ISO 26000

Coopérative, une entreprise socialement responsable? Par Pierre Liret

Depuis le déclenchement de la crise financière de 2008 et de la crise économique qui s’en est suivie, le modèle coopératif suscite un nouvel intérêt des pouvoirs publics, des décideurs et de l’opinion. Orienté sur le service aux membres et non sur la rémunération du capital, ancré territorialement, ce modèle apparaît comme un garde-fou aux excès du capitalisme financier et porteur de bien des vertus. Elle est même souvent présentée, y compris par ses propres ambassadeurs, comme l’entreprise du développement durable et à tout le moins, une forme d’entreprise socialement responsable et qui s’inscrit plus naturellement dans les normes de la RSE (indifféremment libellé responsabilité sociale des entreprises ou responsabilité sociale et environnementale ou encore responsabilité sociétale des entreprises).

Scop et norme ISO 26000 : l’atout des relations de travail

Publiée le 1er novembre 2010, la norme ISO 26000 a pour objectif de permettre à toute organisation de mesurer, d’évaluer et de développer sa démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE). Elle pose sept questions centrales qui renvoient chacune aux rapports de l’organisation avec ses parties prenantes : les actionnaires et les dirigeants, les fournisseurs, les clients, l’environnement local, les représentants de l’environnement (ONG, pouvoirs publics) et les employés. En ce dernier domaine, les coopératives de travail associé – en France, les sociétés coopératives et participatives (Scop) – ont a priori une forte valeur ajoutée, puisque leurs salariés en sont collectivement les décideurs, et ce dans une gouvernance coopérative partagée et équitable entre les salariés associés. Qu’en est-il dans les faits ? Quels sont les atouts et les limites des Scop au regard de la question centrale « Relations et conditions de travail » de la norme ISO 26000 (www.iso.org) ? L’examen des principes de fonctionnement des Scop par rapport aux cinq domaines d’action (lire l’encadré ci-dessous) de cette question centrale apporte des éléments de réponse (1).


(1) Ce texte est une version remaniée et centrée sur les Scop d’une contribution plus large intitulée « Coopérative, une entreprise socialement responsable ? », téléchargeable depuis notre base documentaire .

Numéro de revue: 
325
Année de publication: 
2012
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Auteur(s): 
Pierre Liret

Le Bilan sociétal : un outil pour mettre en oeuvre l’ISO 26000 ? Par Mathilde Heslouin

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) célébrait en novembre 2010 la publication de la première norme de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : l’ISO 26000. Le processus d’élaboration de la norme, qui s’est appuyé sur le dialogue entre diff érents acteurs (syndicats, industriels, ONG, mais aussi consultants et universitaires), a permis d’établir un consensus international sur un concept faisant l’objet de nombreuses controverses, tant dans ses défi nitions que dans ses pratiques.