Godin

Le Familistère de Guise : un paternalisme de gauche ?

Le Familistère de Guise, entreprise d’inspiration socialiste, est souvent comparé, voire assimilé, à une forme de paternalisme, dans la mesure où l’on y retrouve le même type d’institutions sociales – logements, mutuelles de santé, écoles – que dans les grands centres industriels paternalistes, chez Michelin ou Schneider par exemple. Cependant, ce terme de paternalisme suppose avant tout une certaine conception des rapports sociaux internes à l’entreprise dans laquelle on ne peut pas reconnaître la pensée de Jean-Baptiste Godin, le fondateur. En revanche, après la mort de celui-ci, ses successeurs à la tête de la structure expriment des opinions qui autorisent progressivement à parler désormais de modèle paternaliste.

Numéro de revue: 
332
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Jessica Dos Santos

Souscription publique pour la réhabilitation du Familistère de Guise

Destinée à installer un musée des « Fabriques de l’Utopie », la deuxième phase de réhabilitation du pavillon central du Familistère de Guise (Aisne), soutenue par la Fondation du patrimoine, va pouvoir être lancée grâce à une souscription publique et au mécénat de la Fondation du Crédit Coopératif. La convention de financement entre la Fondation du Patrimoine, la Fondation Crédit Coopératif et l’Association de l’Office du Tourisme de Guise et le lancement de la souscription publique ont lieu ce 19 septembre, au Familistère.

Godin, inventeur de l’économie sociale : mutualiser, coopérer, s’associer

Jean-François Draperi. Ed. Repas, collection « Pratiques utopiques », 2008.

Faut-il remiser au musée de la coopération et de l’économie sociale, après avoir déjà tout dit et tout écrit à leur propos, le Familistère de Guise et son créateur, Jean-Baptiste Godin? Assurément non, comme le démontre Jean-François Draperi dans son livre Godin, inventeur de l’économie sociale. L’auteur met en lumière la modernité de cet « expérimenteur « qui « a mis ses idées en pratique avec les hommes (et les femmes, autre anticipation de Godin et non des moindres) avec lesquels il bâtit, bien au-delà du travail, une véritable contre-société coopérative », comme le souligne l’éditeur dans son avant-propos. Plus que l’aventure du Familistère (mais faut-il parler d’aventure pour une organisation qui a vécu un siècle dont quatre-vingts ans sans Godin ? Aventure humaine, à ne pas en douter), le livre offre aux lecteurs un portrait à multiples facettes de celui que Jean-François Draperi considère comme « l’un des fondateurs de l’économie sociale et sans doute le plus moderne d’entre eux ».