La démocratie nuit-elle à l’efficacité économique des coopératives ? Le cas des coopératives vinicoles bordelaises
Cet article s’appuie sur une enquête menée auprès de dix-sept coopératives vinicoles du Bordelais pour approfondir la relation entre le fonctionnement démocratique et l’efficacité économique des coopératives. Une première partie méthodologique présente les indicateurs utilisés pour évaluer, d’une part, l’intensité du fonctionnement démocratique des coopératives et, d’autre part, leur efficacité économique fondée sur le niveau de rémunération des apports. Un coefficient de corrélation linéaire entre les deux indicateurs établit une relation inverse non négligeable entre démocratie et efficacité économique. Pourtant, l’auteur montre que ce sont moins les modalités de la prise de décision (forte participation des administrateurs) que la nature de ces décisions (la stratégie adoptée) qui handicapent les coopératives les plus démocratiques. En effet, elles apparaissent moins innovantes sur le plan commercial. La démocratie ne fait que traduire l’identité professionnelle des viticulteurs, fondée sur l’attachement au terroir et l’esprit coopératif, dont le défi consiste aujourd’hui à intégrer la dimension commerciale sans se dénaturer.
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