socialisme

L’alliance originale de la coopération et de la mutualité: l’école de Saint-Claude

Dans l’histoire de l’économie sociale, l’école de Saint-Claude représente l’exemple même d’une coopération à vocation sociale. A la fin du xixe siècle, les coopérateurs militants de ce pôle industriel jurassien s’investissent dans la mutualité. La Fraternelle et la Mutuelle de la maison du peuple oeuvrent main dans la main. Cette expérience locale reste cependant une exception à l’échelle nationale qui mérite une analyse plus approfondie. Comment expliquer que coopération et mutualité, soeurs de l’économie sociale, ne se soient pas alliées plus souvent ? L’analyse des facteurs théoriques, historiques et juridiques qui caractérisent leurs points communs et leurs différences est nécessaire, pour mettre en perspective l’originalité de cette expérience. Les dirigeants socialistes de la coopérative d’alimentation La Fraternelle de Saint-Claude sont devenus acteurs de l’action sanitaire et sociale dans le Haut-Jura et ont fondé des structures mutualistes. Le facteur juridique a joué un rôle essentiel dans cette évolution structurelle.

Numéro de revue: 
327
Année de publication: 
2013
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Auteur(s): 
Stève Desgré

Les coopératives peuvent elles relancer l'économie cubaine?

Après 22 ans de "période spéciale", de pénuries et de souffrances, l'économie cubaine souvre doucement. Les coopératives ont un rôle important à jouer dans ce redressement, à condition de se départir de l'expérience des coopératives d'Etat, qui ont notamment échoué dans le domaine agricole depuis 2008 et de soutenir l'entrepreneuriat coopératif.

Le socialisme gourmand : le Bien-vivre, un nouveau projet politique

Paul Ariès. Paris, La Découverte, coll. "Les empêcheurs de penser en rond", 2012, 224 p.

"Ce livre est à la fois celui d’une défaite assumée et d’un immense espoir", ainsi s’ouvre le dernier livre, petit mais très riche, de Paul Ariès. Echecs des "socialismes réels", ceux de la "grisaille" de la "gauche sacrificielle" et des milieux de la décroissance, qui ne peut être "qu’anticapitaliste et antiétatiste" (p. 9) ; "espoir" de "recréer du collectif, de faire sécession d’avec le capitalisme […] afin de recréer un autre réel, multiplier les expérimentations sociales, réaliser ici et maintenant des petits bouts de socialisme" (p. 13) par le "syndicalisme à bases multiples, le socialisme municipal, le mouvement coopératif" et plus largement l’économie sociale et solidaire. Parmi les nombreux "gros mots de l’émancipation" qui se réinventent dans les mouvements altermondialistes, l’auteur a préféré le "mot-obus" de "socialisme gourmand" et du "bien-vivre", "pour en finir avec une "gauche" qui gère loyalement les affaires du capital tandis qu’une autre s’épuise à marcher dans les rues et à faire grève" (p. 27). La référence aux mouvements amérindiens (Equateur, Bolivie…), ce "socialisme populaire" ou "socialisme du commun", est largement explicitée, mais Paul Ariès consacre également de belles pages au mouvement coopératif, aussi bien renseignées que stimulantes.

Charles Gide est-il toujours d’actualité?

Si la promotion des coopératives de consommation est au coeur de l’activité et des écrits de Charles Gide, sa réflexion va au-delà de cette forme d’organisation. L’article éclaire son objectif d’une transformation profonde de l’ordre social, à travers l’association en général, qui se trouve au fondement de l’économie sociale. Ouvert à toutes formes d’institutions susceptibles d’améliorer les conditions de vie et la solidarité entre les hommes, Charles Gide cherche avant tout à construire une économie et une société qui ne soient pas dominées par l’impératif du profit. Artisan de l’édition des oeuvres de Charles Gide (**), l’auteur remet en perspective la pensée et le pragmatisme de cet économiste en s’appuyant sur nombre de ses écrits. L’article montre en particulier que Charles Gide n’était pas dupe de l’utopie que représentait la République coopérative ni des difficultés rencontrées par les coopératives de consommation. Au-delà du mythe, son projet vise une transformation du consommateur pour qu’il joue un rôle actif : association de consommateurs, commerce éthique, sauvegarde de la planète, autant de préoccupations qui trouvent un large écho aujourd’hui, de même que ses réflexions sur la concurrence ou le libre-échange dans un cadre européen.

Numéro de revue: 
301
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Pénin M.

L’âge héroïque de la Fédération des coopératives ouvrières de Bretagne 1902-1914

Cet article s’intéresse à la naissance du mouvement coopératif de consommation au XIXe siècle, étroitement liée aux organisations socialistes et syndicales. Ces organisations vont tenter d’instrumentaliser la coopération de consommation. Dans l’Ouest, elle s’organise dans le cadre de la Fédération des coopératives ouvrières de Bretagne, qui couvre un espace géographique important. Elle accueille aussi bien des sociétés adhérant à l’Union coopérative de Charles Gide, qui prône la neutralité de la coopération, que des sociétés adhérentes de la Bourse des coopératives socialistes. En avril 1905, la Fédération des coopératives ouvrières de Bretagne organise à Nantes le IVe congrès national de la Bourse des coopératives socialistes. L’aspect idéologique de la fédération régionale reste fort, mais rapidement les réalités économiques l’amènent à privilégier la réalisation de structures fédérales. Au lendemain du congrès d’unité de Tours, qui voit la naissance de la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC), la Fédération de Bretagne est une des premières fédérations régionales à mettre en application le programme de modernisation de la coopération.

Numéro de revue: 
299
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Gautier R.

Léon Walras et les sociétés d’assurance mutuelles

Dans l’histoire de la pensée économique, Léon Walras occupe une place originale en faisant de la théorie économique une science morale. Pour lui, l’interrogation scientifique valable porte sur les rapports des hommes entre eux. Justice, association, fraternité, autant de principes bien distincts qui, dans le système walrassien, gouvernent les relations entre les hommes. Il propose une forme de synthèse entre libéralisme et socialisme, conciliant intérêt et justice, utilité et morale, marché et Etat. En s’appuyant sur la théorie des associations populaires développée par Léon Walras, l’auteur de l’article apporte un éclairage inédit sur les sociétés d’assurance mutuelles. La mutualité moderne correspond-elle à la vision qu’en avait le penseur de l’économie politique et sociale ? A l’aune de principes incontournables comme la liberté d’adhésion ou la solidarité, dans le cadre d’un marché concurrentiel où l’efficacité économique est gage de pérennité, les sociétés d’assurance mutuelles trouvent une véritable légitimité morale dans la pensée de Léon Walras.

Numéro de revue: 
299
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Lacan A.

Sur l’économie sociale et solidaire

L’ouvrage de Danièle Demoustier « L’économie sociale et solidaire », dont la Recma s’est fait l’écho dans son dernier numéro, parce qu’il approche de façon rigoureuse un champ souvent difficile à cerner, fournit une importante matière à réflexion. Sa lecture a suscité de nombreuses interrogations chez l’auteur de cet article, qu’il livre à sa manière parfois provocante. Peut-on dessiner les contours d’une économie sociale et solidaire à partir d’un ensemble de statuts et d’un ensemble de projets ? Définir l’économie sociale à partir du statut juridique de ses organisations ne présente-t-il pas des limites ? L’économie sociale n’a-t-elle pas la reconnaissance institutionnelle qu’elle mérite ? Autant d’exemples de questions que soulève ce texte, autant de pistes de recherche à explorer.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Espagne F.

Les influences du socialisme belge sur le socialisme français : la coopération (1885-1914)

Si l’influence française sur le socialisme belge s’est exercée durant une bonne partie du XIXe siècle, l’auteur s’interroge sur l’existence d’une influence du socialisme belge sur celui de France, en considérant la période qui sépare la création du Parti ouvrier belge (POB) de la Première Guerre mondiale. Le champ précis de la coopération, dont le poids au sein du POB constituait l’un des traits caractéristiques du mouvement socialiste belge, offre un éclairage intéressant à cette question. L’émigration temporaire ou définitive de travailleurs belges en France, le voyage en Belgique des socialistes français, la collaboration commune à des revues représentent trois modalités de contacts directs entre socialistes des deux pays. Le modèle de la coopération belge attire alors l’attention de socialistes français qui, bien souvent, s’en inspirent. Ainsi, de 1885 à 1914, leur opinion sur la coopération évolue sensiblement sous l’influence du modèle belge et de ses deux plus beaux fleurons: le Vooruit de Gand et la maison du peuple de Bruxelles.

Numéro de revue: 
280
Année de publication: 
2001
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Auteur(s): 
Ourman D.

Evolution et mutation des coopératives dans les pays de l’Est

Coordonnées par René Mauget, les contributions qui suivent lèvent le voile sur la coopération dans les pays de l'Est. Les extraits d'un texte paru en 1981 dans la Revue des études coopératives (devenue Recma en 1986) illustrent le ton du discours de l'époque sur la coopération dans les pays de l'Est et ses perspectives de développement pour l'an 2000. Cette lecture donne un relief particulier aux deux articles suivants, qui dressent un tableau historique et actuel de la situation du mouvement coopératif en Ukraine et en Pologne. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
René Mauget