Venu à la Recma il y a six ans, Jordane Legleye passe le relais à Marie Graingeot. Le travail que Jordane a entrepris et réalisé au cours de ces années est remarquable. Son implication s’est déployée dans plusieurs domaines, dont les axes rédactionnels et informatiques sont décisifs pour notre lectorat.
Sur le plan rédactionnel, la revue a progressé grâce à une attention renouvelée à la qualité scientifique et à la qualité de l’écriture. En témoigne le nombre toujours plus élevé de relecteurs de haut niveau (dont la liste figure en deuxième page de couverture), la reconnaissance académique de la revue et, plus largement, sa notoriété qui croît d’année en année. La revue s’est également épaissie. Elle accueille de nombreux nouveaux auteurs et particulièrement de jeunes chercheurs. Ainsi, ce numéro contient deux articles écrits à partir de thèses de doctorat, sur le Familistère de Guise par Jessica Dos Santos et sur les communautés Emmaüs par Joël Ambroisine. Une attention particulière est portée à la dimension internationale, grâce au travail de Jesse Bryant et de Patricia Toucas-Truyen, qui a également entrepris la traduction en espagnol des résumés des articles. Ainsi, ce numéro comprend une analyse de l’économie sociale en Corée du Sud par Hyungsik Eum et Eric Bidet, une étude de l’économie sociale en Roumanie par Emmanuel Bioteau, Pascal Glémain et Alexandru Dragan, la présentation des communautés Emmaüs en Europe, particulièrement en Grande-Bretagne, en Espagne et en France, par Joël Ambroisine et le financement des associations belges francophones par Sybille Mertens et Michel Marée. Enfin, la recension d'ouvrages est présente dans tous les numéros.
La qualité de la revue a progressé également au niveau du rubriquage. Des varias ont été introduits, qui permettent la publication d’articles plus courts et concrets : dans ce numéro, l’état des associations en France par Viviane Thernonog, Lionel Prouteau, Muriel Tabariés et Erika Flahault et l’essor des Scop SAS par Marina Bertrel.
Jordane Legleye a beaucoup investi dans le traitement de l’actualité, à travers une veille attentive et un traitement critique et distancié.
L’ensemble de ces initiatives renforce le projet éditorial de la Recma, qui peut être résumé comme la publication des données, des études et des recherches sur l’économie sociale et solidaire, ses composantes, ses enjeux et ses interfaces dans des perspectives pluri et interdisciplinaires.
Le second axe de travail de Jordane Legleye a été le domaine informatique, et c’est sans aucun doute celui sur lequel il a le plus marqué la revue. Il a en effet créé en quelques années le site francophone d’économie sociale le plus visité (68 000 visiteurs uniques en 2013). Avec ses 4 300 abonnés, la lettre de la Recma jouit d’une très large reconnaissance et est devenue incontournable pour de nombreux acteurs. Diffusés par Erudit (Montréal), les abonnements numériques ont permis à la Recma de s’implanter rapidement dans les universités nord-américaines. Au-delà, grâce à un partenariat fructueux avec le Cedias-Musée social et la Bibliothèque nationale de France (BNF), toute la Recma, de 1921 à aujourd’hui, sera sous peu accessible en ligne.
Enfin, la Recma est présente dans de nombreux moteurs de recherche, dont, outre Erudit, Econlit, Isidore, Inist-CNRS et l’Essec.
Jordane Legleye ne quitte pas tout à fait la revue, puisqu’il a accepté la proposition que lui a faite le comité de rédaction de devenir l’un de ses membres. Par ces quelques lignes, je veux lui témoigner l’estime que lui portent les membres du comité de rédaction et du conseil d’administration. Je souhaite simultanément la bienvenue à Marie Graingeot, qui prend ses fonctions le jour même où sort le numéro 332 de la Recma.
Jean-François Draperi