Articles

Vous trouverez ici la liste des articles de recherche publiés depuis 1921.
L'ensemble de la publication est en accès libre, à l'exception des deux dernières années qui nécessitent d'être abonné : www.cairn.info/revue-recma.html.

Nous vous rappelons que, en libre accès ou payant, l’ensemble de ces fichiers relève de la législation française et internationale sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris pour les documents téléchargeables et les représentations iconographiques et photographiques. La consultation ou la réception de documents n’entraîne aucun transfert de droit de propriété intellectuelle en faveur de l’utilisateur. Ce dernier s’engage à ne pas rediffuser ou à reproduire les données fournies autrement que pour son usage personnel et privé conforme aux dispositions du Code de la propriété intellectuelle.

Education populaire : « Non, l’engagement n’a pas régressé, mais il a changé de formes »

La réflexion sur l’engagement (citoyen, économique, social) et le renouvellement des responsables dans l’économie sociale concerne particulièrement les associations (notamment les mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, les ONG) et les coopératives de différentes familles. En revanche, cela ne recouvre pas globalement l’engagement politique, qui ne correspond pas en tout aux mêmes ressorts. Cela ne s’applique pas non plus à l’engagement intellectuel ou culturel, qui possède de fortes spécificités. Cette question n’en interpelle pas moins, plus largement, l’évolution de la société civile et l’organisation des citoyens. La réflexion doit lier engagement, bénévolat, militantisme et volontariat sans pour autant confondre ces quatre thèmes. Peut-on, comme cela est si souvent affirmé, souscrire à l’idée que l’engagement aurait reculé ? Faut-il croire que l’esprit collectif et volontaire aurait régressé devant un développement de l’« individualisme » ?

Méthodologie de l'étude
Pour répondre à ces interrogations relatives notamment à l’éducation populaire et qui, pour grande partie, peuvent aussi aisément être transposées aux syndicalismes dans leurs différentes composantes et orientations, ainsi qu’à d’autres formes de solidarité ou d’action collectives (sociales, territoriales, environnementales, humanitaires, internationales...), nous nous appuyons sur nos enquêtes-études et nos observations (pour beaucoup participantes) en divers milieux (1) , ainsi que sur certains autres travaux, notamment sociologiques. A cela se sont ajoutées de nombreuses formations (ou interventions à l’occasion d’assemblées générales ou de congrès) pour des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, des associations de solidarité internationales (ONG), ainsi que des syndicats départementaux, régionaux ou nationaux de diverses natures et obédiences.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Serge Cordellier

Les enjeux du périmètre des coopératives Histoire, réflexions et limites

La coopération française travaille depuis plus de vingt ans à la définition de son périmètre économique, enjeu essentiel pour les entreprises coopératives. En l’absence d’un compte satellite de l’économie sociale et solidaire (ESS), elle s’est organisée, avec les pouvoirs publics et les acteurs de l’ESS, en définissant un périmètre « élargi » qui prend en compte le « cœur coopératif » et les filiales des coopératives. Le mouvement coopératif est confronté aux divergences de périmètres économiques entre les acteurs français et l’Observatoire national de l’ESS, lieu de convergence de la mesure et de l’observation de l’ESS. Cet article retrace les grandes étapes et les coulisses de la construction du périmètre coopératif tel qu’il est défini par Coop FR, organisation représentative du mouvement coopératif français. Il propose également des pistes de progression pour une meilleure visibilité des entreprises de l’ESS et des coopératives en particulier.
Le mouvement coopératif travaille depuis les années 1990 à la définition de son périmètre économique, en partenariat avec les pouvoirs publics et les acteurs de l’ESS. « Pour peser, il faut pouvoir se compter », répète-t-il depuis des années. Peser dans l’objectif de défendre les spécificités coopératives, d’avoir accès aux mêmes dispositions que les entreprises classiques en faveur du développement et de la création d’entreprise, de pouvoir se comparer avec les autres pays et les concurrents au niveau européen et mondial. Peser, enfin, pour promouvoir un modèle d’entre­prise démocratique. La production de données chiffrées est un enjeu technique, statistique et politique pour les coopé­ratives, comme pour l’économie sociale et solidaire. Elle est même « un moyen essentiel pour [les] faire reconnaître par les pouvoirs publics et par l’homme de la rue » (Archambault, 2006). La reconnaissance aujourd’hui des coopératives par les pouvoirs publics est le fruit d’un long travail. Lors de l’élaboration de la loi relative à l’ESS, promulguée en juillet 2014, le mouvement coopératif a dû se positionner comme un important contributeur à l’économie du pays.

 

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Chrystel Giraud-Dumaire, Olivier Frey

Les entreprises autogérées au Portugal, de la révolution des Œillets à l’économie sociale

La révolution des Œillets, en avril 1974, a constitué une rupture dans l’histoire contemporaine portugaise. La chute du régime autoritaire de Salazar a permis une transformation en profon­deur du pays. Des expériences d’autogestion sont alors apparues dans la sphère économique afin de préserver les emplois. Portés par ce contexte favorable, les travailleurs ont organisé la reprise de la production. Avec la fin du processus révolutionnaire, en 1976, les entreprises autogérées se sont trouvées isolées, malgré la protection constitutionnelle qui les caractérise. L’élaboration récente de l’économie sociale au Portugal a néanmoins conduit à une reprise de la notion d’autogestion.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Pierre Marie

Evolution des référentiels politiques dans l’aide à domicile

Depuis les années 2000, les acteurs historiques du secteur de l’aide à domicile, les associations, doivent s’adapter aux différentes orientations politiques. En effet, l’introduction de la concurrence et l’évolution des modes de financement génèrent une régulation du secteur par le marché modifiant en profondeur l’environnement des acteurs. C’est à l’évolution des référentiels politiques de l’aide à domicile que cet article est consacré. La vision politique du secteur et de son évaluation, telle qu’elle apparaît dans les rapports précédant les lois et mesures accentuant la concurrence, percute les pratiques des acteurs, et plus particulièrement des associations.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Anne Le Roy et Emmanuelle Puissant

ESS, entreprise sociale et pauvreté : l’exemple des Philippines

Cet article porte sur un certain type d’entreprises sociales ayant émergé aux Philippines dans un contexte marqué par la pauvreté et les inégalités sociales. Il s’agit d’entreprises sociales permettant aux pauvres d’être les principaux acteurs de la création et de la redistribution de la richesse. L’auteure présente les principaux résultats de trois recherches qu’elle a menées entre 2008 et 2015 en collaboration avec l’Institut de l’entrepreneuriat social en Asie, sur ces entreprises dans lesquelles les pauvres sont les principaux intervenants (Social enterprises with the poor  as primary stakeholders, SEPPS). Elle distingue deux modèles : le modèle de collaboration qui implique les pauvres comme partenaires transactionnels et le modèle d’autonomisation dans  lequel les pauvres ne sont mobilisés qu’en tant que partenaires transformationnels. En tant que réponses aux défaillances de l’Etat et du marché et en tant qu’organisations hybrides engagées dans ce processus de transformation, les SEPPS jouent un double rôle dans la construction d’une économie équitable et plurielle aux Philippines.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Marie Lisa Dacanay

L’entreprise sociale au Cambodge : typologie et institutionnalisation

Cet article présente différentes notions d’entreprises sociales (ES) en soulignant le besoin aigu de renforcement des capacités dans la sphère politique où, jusqu’à présent, seules la micro­ finance et les coopératives agricoles ont reçu un soutien législatif de la part du gouvernement royal du Cambodge. Les problèmes essentiels au Cambodge sont la densité des organisations non gouvernementales dont sont issues la majorité des ES et les modifications des modalités de l’aide internationale. Les variables principales pour distinguer les ES au Cambodge prennent en compte leur enregistrement effectif comme entreprise et leur gouvernance. L’article fait écho à un travail sur la typologie des ES en Asie de l’Est, qu’il amène à se confronter aux réalités différentes de l’Asie du Sud-Est.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Sothy Khieng, Isaac Lyne

ESS et entreprise sociale dans le contexte vietnamien

Cet article apporte un éclairage sur l’évolution des entreprises sociales au Vietnam. Pour cela, il présente quatre modèles d’entreprises sociales, à savoir les coopératives, les entreprises sociales fondées et dirigées par des entrepreneurs sociaux, les entreprises sociales incubées par des intermédiaires professionnels et les entreprises sociales transformées à partir d’ONG locales. Ces quatre modèles présentent des caractéristiques différentes concernant leur mission sociale, leurs finances et leur gouvernance. Alors que l’Etat joue un rôle mineur dans la réglementation du statut légal des entreprises sociales, les entrepreneurs sociaux, les intermédiaires professionnels et le marché sont les trois principaux leviers pour le développement du secteur de l’entreprise sociale.

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Pham Vu Thang

Entreprise sociale et économie sociale en Asie (deuxième partie)

Les trois textes de ce dossier offrent un aperçu des débats et des politiques publiques touchant l’entreprise sociale et l’économie sociale dans trois pays d’Asie du Sud-Est : les Philippines, le Cambodge et le Vietnam. Ce dossier complète celui présenté dans le précédent numéro de la Recma et ces  extes sont également issus de contributions réalisées en lien avec le projet ICSEM de comparaison des modèles d’entreprise sociale au niveau mondial (ICSEM est l’abréviation de Interprise Models. Ce vaste projet de recherche, initié en 2013, couvre aujourd’hui plus de 50 pays à travers le monde et rassemble environ 200 chercheurs. Appuyé en premier lieu par la politique scientifique fédérale belge dans le cadre d’un pôle d’attrac­t ion interuniversitaire (PAI) sur l’entreprise sociale, le projet ICSEM bénéficie aussi en France du soutien de la Fondation Crédit coopératif et du groupe CDC.Le projet ICSEM est jalonné de réunions scientifiques au niveau régional (ICSEM regional symposiums) et au niveau mondial, mais aussi de ICSEM local talks où les premiers résultats sont mis en débat avec les parties prenantes au niveau national. Pour plus d’informations sur le projet ICSEM : www.socent.be/icsem-project.).
Alors que le premier volet a apporté un éclairage sur des pays d’un niveau de développement assez comparable à celui des pays européens (Japon, Corée du Sud) et un autre qui représente un cas à part notamment en raison de sa taille (Chine), ce second volet nous donne à voir ce que sont les modèles et les problématiques de l’entreprise sociale et de l’économie sociale dans des pays où l’économie de marché s’est développée tardivement, où la démocratisation est récente et la société civile encore émergente. A travers ces exemples, il est possible de percevoir quelques-uns des traits spécifiques de l’entreprise sociale et de l’économie sociale dans de tels contextes, notamment le rôle moteur que peuvent jouer des ONG locales ou internationales, le besoin de soutien et de reconnaissance publics, la contribution essentielle à des problématiques telles que la pauvreté ou l’exclusion, ou encore l’ancrage important dans des activités en lien avec des besoins qui sont ceux de populations encore majoritairement rurales.
L’économie sociale et l’entreprise sociale y apparaissent comme des alternatives efficaces – mais non suffisantes – à des dispo­sitifs publics encore très embryonnaires, en même temps qu’elles sont souvent dépendantes pour leur pérennité de ressources publiques ou d’un soutien du secteur privé institutionnalisé. Il en résulte notamment que la question de l’autonomie apparaît souvent plus cruciale que celle de la gouvernance, ce qui ­t ransparaissait déjà dans les cas présentés dans le dossier précédent. Ces expériences incitent à s’interroger sur l’existence d’un modèle asiatique d’économie sociale ou d’entreprise sociale qui ne partagerait pas toutes les caractéristiques du modèle européen et, par extension, sur les limites ou les précautions nécessaires pour transposer dans le contexte asiatique un concept construit dans le contexte occidental.

 

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Eric Bidet, Jacques Defourny et Marthe Nyssens