L’adaptation des mutuelles ouvertes à la concurrence
Dans un précédent article paru dans la revue, Hervé Mauroy avait montré comment la sélection adverse menaçait les mutuelles ouvertes, soumises à une concurrence accrue depuis le milieu des années 80, de devenir un réceptacle d'assurés à risque élevé. Il concluait sur la nécessité, pour la mutualité, de modifier certaines de ses pratiques, notamment sa tarification (abandon du tarif différencié quel que soit l'âge de l'assuré) et ses prestations (multiplication des types de contrat), tout en préservant une éthique solidariste qui constitue sa spécificité par rapport aux companies d'assurance. Il illustre ici sa démonstration théorique à partie de l'étude d'un échantillon de mutuelles et de comprgnies d'assurance de la rédgion du Nord, où il montre que "les mutuelles ouvertes se sont rapprochées fortement (en moyenne) des sociétés d'assurance sur les plan des pratiques", soulignant cependant qu'une différence subsiste car les mutuelles ouvertes "mettent en oeuvre en quelque sorte une voie moyenne entre leurs pratiques originelles et celles ressortant des sociétés d'assurance".