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Mesure de l’impact social, mesure du « consentement à investir »

Le tout récent rapport du G8 nous révèle que le « coeur invisible des marchés » (groupe de travail « Impact social » du G8, 2014) est prêt à investir entre 450 et 1 000 milliards de dollars en investissement à impact social. C’est évidemment une nouvelle intéressante. La recette : disposer, enfin, d’une mesure de l’impact social pour rééquilibrer des décisions d’investissement jusqu’à présent uniquement fondées sur le risque et le rendement. Mesurer l’impact social devient ainsi une nécessité pour déclencher les investisseurs privés et, par extension, une possibilité de justifier le soutien de finances publiques parcimonieuses. C’est le raisonnement qui a été appliqué à partir des années 80 en matière d’environnement : pour que la dimension environnementale puisse être enfin intégrée aux calculs économiques coût-bénéfice, il fallait lui fixer un prix. Il n’y aurait donc pas plus de contradiction entre social et marché financier qu’entre croissance et environnement. On se focalise sur la question des méthodes de mesure d’impact social (Stievenart, Pache, 2014). Il faut aussi poser la question de l’adéquation même de l’investissement d’impact aux entreprises de l’économie sociale et anticiper les effets de la « mise en équation économique » du social.
Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Nicole Alix

L’économie sociale et solidaire au Mexique : évolution historique et perspectives

L’ESS présente au Mexique des aspects spécifiques résultant d’une relation complexe entre la réalité socioéconomique du pays, fruit de son histoire, et les politiques publiques qui tendent à agir en fonction des intérêts conjoncturels ou politiques définis par le modèle néolibéral en vigueur. Le processus historique de construction de l’ESS au Mexique peut se diviser en cinq phases, correspondant à des dynamiques qui interfèrent souvent.
Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Francisco Ramirez-Mendez

Le microcrédit personnel : un modèle au potentiel inclusif limité

Cet article a pour objet de dresser un état des lieux de l’utilisation du microcrédit personnel garanti par le Fonds de cohésion sociale (FCS ; loi n° 200532 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale) depuis sa création en France, en 2005. Il montre que des freins matériels et conceptuels inhérents aux caractéristiques du dispositif en limitent l’usage et l’effi cacité. A partir de données chiffrées, il met en évidence que les coûts et les contraintes organisationnelles assumés par les établissements fi nanciers prêteurs et les intermédiaires sociaux condamnent une distribution plus massive du microcrédit personnel. Il souligne, ensuite, qu’en dépit d’études d’impacts optimistes, menées par exemple par la Fédération nationale des Caisses d’épargne (2010) ou plus récemment à la demande de la Caisse des dépôts et consignations (Gloukoviezoff , Rebière, 2013b), la conception même du dispositif peut conduire à des dépenses diffi cilement justifi ables pour l’Etat. Il conclue sur la nécessaire rénovation du dispositif en profondeur pour en faire un réel facteur d’inclusion.

Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Jean-Marc Figuet et Fabienne Pinos

Rendre tangible l’idéal mutualiste par un indicateur de création de valeur sociale

Les mutuelles ne créent pas seulement de la valeur économique. Leur raison d’être est aussi de produire de la « valeur sociale », une notion attractive et polysémique. Nous en présentons une définition opératoire et une proposition d’objectivation, à travers la construction d’un indicateur synthétique de création de valeur sociale (ISVS). Nous suggérons que celui-ci ne devienne pleinement légitime qu’en tant qu’outil de réflexivité collective et que facteur de motivation et dans la mesure où salariés et acteurs des mutuelles peuvent ainsi devenir parties prenantes de l’évaluation de ce qui fait la valeur sociale.

Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Alain Caillé et Juliette Wéber

Coopératives et territoires en France : des liens spécifiques et complexes

Cet article se penche sur la territorialité des coopératives. Après avoir présenté quelques aspects des transformations des coopératives et de leurs impacts possibles sur les liens que celles-ci nouent avec leurs territoires, la contribution résume les résultats d’une enquête qualitative menée au cours de l’automne 2013 et de l’hiver 2014 auprès d’une cinquantaine de coopératives dans dix régions françaises. Sont ainsi présentés successivement des facteurs d’ancrage territorial : l’accroissement de la participation à la vie coopérative, la formation coopérative, l’investissement dans le foncier et, dans les grands groupes, l’économie des coûts de transaction et la maîtrise des coûts d’agence. L’article met en perspective l’historique de ces évolutions et propose une typologie de cinq territoires coopératifs qui précisent le concept de méso-république intercoopérative.
Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Jean-François Draperi et Cécile Le Corroller

L’élaboration de la loi ESS du point de vue du mouvement coopératif

La loi relative à l’économie sociale et solidaire (ESS), adoptée le 31 juillet 2014, comporte un important volet coopératif. Si les coopératives sont à l’origine de nombreuses dispositions les concernant, parmi ces dernières plusieurs sont le résultat de la volonté du ministre de l’ESS et ont amené ces structures à faire évoluer leurs positions. Cet article retrace les débats internes qui ont animé les coopératives pendant le processus d’élaboration de la loi, ainsi que leurs attentes sur les suites à donner à ce texte.
Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Caroline Naett

La diversité des modes d’organisation des associations coopératives : un défi pour l’Union européenne

Le mouvement coopératif en Europe est une réalité très significative, mais avec une faible identité collective et une très modeste capacité de représentation politique. Cette situation est en bonne partie le résultat de l’évolution des organisations coopératives dans les différents pays européens, qui se sont développées de manière très distincte, en mélangeant ou en privilégiant, selon les cas, organisations sectorielles ou intersectorielles. Une rapide analyse de trois
expériences nationales nous permet d’identifier différents modèles et leur évolution. Ces analyses nationales nous aident à confronter les parcours et à déterminer des orientations possibles pour l’organisation coopérative au niveau européen.
Numéro de revue: 
335
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Enzo Pezzini