Faire vivre une ONG au Niger, entre précarité des ressources financières et instabilité des ressources humaines
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Au Niger, le nombre d’ONG a connu une croissance spectaculaire depuis les années 1990. Mais peu d’entre elles ont consolidé une organisation et un savoir-faire. La plupart vivotent ou enchaînent des hauts et des bas. À partir d’entretiens approfondis avec des responsables de ces structures, cet article montre que, malgré les discours soutenant le rôle des ONG nationales dans le développement et l’évolution des flux d’aide en leur faveur, les associations nigériennes, situées en bas de la chaîne de l’aide, sont soumises à une double précarité : financière et en termes de ressources humaines, qui explique en partie leurs difficultés récurrentes d’institutionnalisation. L’article apporte ainsi un éclairage sur le développement d’un secteur de l’économie sociale dans un contexte de crise de l’emploi et de bureaucratisation de l’aide internationale, sur fond de politiques néolibérales.
In Niger, the number of NGOs has grown spectacularly since the 1990s. However, only a few have built up solid organisations and experience. Most barely manage or endure a series of ups and downs. Based on in-depth interviews with the managers of these organisations, the article shows that, despite policy statements supporting the role of national NGOs in development and the increasing flows of aid to help them, nonprofits in Niger, which are at the bottom of the aid chain, are vulnerable both in terms of funding and human resources. This partly explains their recurrent difficulties in
gaining institutional status. The article sheds light on the development of this sector of the social economy in the context of high unemployment and the bureaucratisation of international aid against a backdrop of free-market politics.
En Níger, el número de ONG(s) ha registrado un crecimiento económico espectacular desde los años 1990. Sin embargo, son pocas las que han consolidado una organización y un saber-hacer. En su mayoría, ellas sobreviven o alternan los altibajos. A partir de entrevistas exhaustivas con los responsables de estas estructuras, se muestra en este artículo que, a pesar de los discursos sosteniendo el papel de las ONG(s) nacionales en el desarrollo y la evolución de los flujos de ayudas en su favor, las asociaciones nigerianas situadas abajo de la cadena de la ayuda están sometidas a
una doble precariedad, financiera y en cuanto a los recursos humanos, lo que explica en parte sus dificultades recurrentes de institucionalización. El artículo aporta así una luz sobre el desarrollo de un sector de la economía social en un contexto de crisis del empleo y de burocratización de la ayuda internacional, con trasfondo de políticas neoliberales.
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