Le Forum international de l’économie sociale et solidaire, nouvel espace de coopération Nord-Sud
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Le 1 er Forum international de l’économie sociale et solidaire s’est tenu au Maroc du 22 au 24 mai 2017 : cet événement fondateur a été rendu possible par la convergence de nombreux acteurs associatifs et institutionnels, qui ont décidé d’unir leurs forces pour créer ensemble une manifestation au caractère inédit et original.
Ce nouveau rendez-vous dans le champ de la recherche, de la coopération Nord-Sud et de l’économie sociale et solidaire consacre le rapprochement, en 2016, du Réseau interuniversitaire de l’ESS (RIUESS) et du réseau euro-africain Développement durable et Lien social (2DLiS). Ces deux organes étaient en lien grâce à l’université de Haute-Alsace et l’université Cadi Ayyad de Marrakech, qui proposent le même master (en double diplomation) et ont facilité le rapprochement. En mai 2016, la tenue conjointe des XVIIes Rencontres du RIUESS et du 8e Séminaire international de 2DLiS actait la naissance du Forum international de l’économie sociale et solidaire.
Ce rendez-vous a mobilisé d’autres partenaires :
– Le Réseau marocain de l’ESS (Remess),
– Le Réseau africain de l’ESS (Raess),
– Le Réseau intercontinental-Europe de l’ESS (Ripess).
Cette « mise en réseau de réseaux » a également été soutenue par des financements (Fondation de France, Fondation OCP, AUF, Fondation Macif, Groupe Up, Caisse des dépôts, MGPAP Maroc) pour faciliter la participation des praticiens et des universitaires d’Afrique subsaharienne.
Le choix du thème de la première édition, « Engagement, citoyenneté et développement : Comment former à l’ESS ? », s’est révélé judicieux en ce qu’il a suscité des débats féconds réunissant chercheurs, étudiants, acteurs et organisations économiques de l’ESS. Pendant ces trois jours, le Forum a accueilli plus de 400 participants venus de 22 pays, et donné la parole à près de 200 acteurs de l’ESS (associations, coopératives
et entreprises), dont plus des deux tiers étaient originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Ces praticiens ont été placés sur un pied d’égalité avec les 75 universitaires et les 120 étudiants de 50 universités qui s’étaient déplacés. Les intervenants ont présenté des communications scientifiques, des témoignages et des affiches explicatives. Des 30 séances de travail a émergé la double nécessité de créer des passerelles entre les universités et les acteurs des territoires, et d’expérimenter de nouveaux apprentissages plus adaptés à la formation à l’ESS, notamment en mettant en pratique des principes et des méthodes de la pédagogie coopérative.
Cette rencontre a permis de reconsidérer les modes d’apprentissage et de promouvoir une co-construction des connaissances, de mettre en avant les qualités de savoirs locaux invisibles et de dégager les vertus émancipatrices de temps de rencontres dans un espace commun, indispensables aux expériences, aux échanges, aux apprentissages et aux recherches partenariales entre chercheurs et acteurs de la société civile. Les participants ainsi que les représentants des réseaux ont exprimé le souhait de poursuivre la dynamique de ce 1er Forum international de l’ESS. Une déclaration finale commune a d’ailleurs affirmé la nécessité de créer une plateforme multi-acteurs à vocation euro-africaine consacrée à l’ESS. Et rendez-vous a été pris pour une deuxième édition en 2020.
Engagement, citoyenneté, développement
Sur un plan théorique, la rencontre a rappelé la spécificité de la formation à l’ESS, par opposition aux approches pédagogiques de nature gestionnaire au sein du modèle capitaliste. Cette posture unitaire et offensive prend tout son sens dans les trois enjeux mis en exergue dans l’intitulé du Forum : engagement, citoyenneté et développement.
En effet, la formation à l’ESS ne se réduit pas à l’acquisition technique de compétences, de connaissances et de savoir-faire gestionnaires de l’activité professionnelle considérée. Elle se veut fondamentalement plus que cela, dans et après la formation. L’engagement implique un partage de valeurs et de convictions ainsi qu’un militantisme. À la fois personnel et collectif, cet engagement interpelle tous les acteurs du dispositif : institutions, organisations de l’ESS, formateurs et personnes en formation. La formation à l’ESS est également porteuse d’un pluralisme des valeurs propice à la citoyenneté et à la démocratie. Elle interroge ainsi la dimension hiérarchique de l’enseignement, les finalités émancipatrices des systèmes de formation, les cloisonnements disciplinaires, le libre choix et l’articulation entre les différents types de formation : initiale, continue et professionnelle.
Former à l’ESS, enfin, c’est être capable d’accompagner, de soutenir et de valoriser les potentialités et le développement de projets portés collectivement par les parties prenantes, au Nord comme au Sud. Ce qui implique une adaptation au terrain, une ouverture internationale et la promotion d’un modèle alternatif de développement – et non pas simplement d’un « entreprendre autrement ».
Les trois articles qui suivent ont fait l’objet d’une communication lors du forum. Ils ont été choisis car ils permettent de croiser la richesse de trois contextes historiques, institutionnels et culturels très différents. Olivier Chaïbi met doublement en valeur l’articulation engagement/citoyenneté : du point de vue des relations complexes entre acteurs de l’éducation populaire et monde de l’Éducation nationale en France durant près de deux siècles ; et du point de vue des valeurs, via la transformation d’une solidarité en faveur de l’éducation à la promotion d’une éducation à la solidarité. Christophe Adouobo N’doly montre comment, dans le milieu des coopératives de café et de cacao de Côte d’ivoire, la formation des coopérateurs aux valeurs de citoyenneté et de démocratie renforce le mouvement coopératif et facilite l’engagement de tous les acteurs dans la gouvernance. Jean-Baptiste Zett et Théodore Kaboré décrivent l’adaptation de la formation universitaire qu’ils dirigent aux besoins de l’ESS burkinabée, en vue de créer un modèle de développement favorable à l’emploi et à la sortie de la pauvreté.
D’autres communications présentant de nombreuses expériences de formation à et par l’ESS sont également disponibles sur le site du Forum.
Gilles Caire, Maître de conférences HDR en sciences économiques, université de Poitiers, webmaster du site riuess.org. gilles.caire@univ-poitiers.fr
et Josiane Stoessel-Ritz,
Professeure de sociologie, université de Haute-Alsace, coorganisatrice du Forum International de l’ESS de
Marrakech, UMR SAGE, 2DLiS, RIUESS. josiane.stoessel-ritz@uha.fr
Site du Forum : https://forumess2017.sciencesconf.org/
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