Mouvement coopératif - Les multinationales devront se confronter à un nouvel acteur politique majeur
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Pour Louis Favreau, sociologue qui étudie les mouvements sociaux d'hier et d'aujourd'hui, l'effervescence internationale qui tonifie depuis peu les mouvements coopératifs, mutualistes et d'économie sociale lui rappelle celle dans les milieux syndicaux qui a mené à la fondation de la Confédération syndicale internationale (CSI). «Ça évolue à petits pas, mais, dans les années actuelles, il y a un décollage nettement plus rapide», considère M. Favreau. Comme le mouvement syndical international avant le congrès inaugural de la CSI à Vienne, en 2006, le mouvement coopératif semblait lui aussi «affaibli», «léthargique », «adapté au capitalisme» et n'était plus considéré comme un «facteur de changement».
Il s'est réveillé depuis quelque temps et plaide haut et fort pour une diversité économique. Avec la crise financière de 2008 et ses répercussions, ce mouvement vante à nouveau ses qualités et ne se gêne plus pour se présenter comme une solution à la débandade du modèle économique dominant. «Ce qu'on observait depuis plusieurs années, c'étaient des mouvements de démutualisation, rappelle Stéphane Bertrand, directeur exécutif du Sommet international des coopératives de Québec. Aujourd'hui, on constate un retour marqué des coopératives et des mutuelles vers leurs valeurs fondamentales.»
Prise de conscience
«Le mouvement coopératif est en train de prendre con-science qu'il s'est fait avoir par les multinationales», exprime Louis Favreau, pour expliquer le travail de représentation politique qui se met actuellement en branle. Il évoque entre autres l'allocution de Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, lorsqu'elle a souligné les dérives du capitalisme à New York, l'automne dernier, devant les Nations Unies (ONU). «On n'avait pas vu ça depuis longtemps, souligne-t-il, parce qu'on était plutôt timide dans le mouvement coopératif sur l'action politique. La position principale ou dominante, c'était plutôt la neutralité politique. On faisait de la business avec une certaine finalité sociale, mais on ne se mêlait pas de la politique.»
Une nouvelle ACI
Louis Favreau observe aussi une métamorphose dans les démarches de l'Alliance coopérative internationale (ACI), coorganisatrice du Sommet avec le Mouvement Desjardins et l'Université St. Mary's, depuis que Dame Pauline Green en est la présidente, et Felice Scalvini, le vice-président en Europe. Un changement de la garde, combiné à une réforme des cotisations, qui concentre des forces vers une meilleure représentation politique auprès des instances internationales.
Lire l'article complet d'Etienne Plamondon-Emond pour le Devoir, le 21 avril 2012
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