"L’ESS... plus que jamais nécessaire!" Tribune de C. Bouchart pour un volontarisme politique et citoyen

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Un avant projet de loi cadre sur l’économie sociale et solidaire actuellement à l’étude suscite de nombreux débats. Dans cette tribune, l’élue écologiste Christiane Bouchart, conseillère municipale de Lille, conseillère communautaire de Lille Métropole, en charge de l’économie sociale et solidaire et présidente du Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES), explique quels sont les éléments indispensables au changement d’échelle de ce modèle économique, en premier lieu un volontarisme politique et citoyen car "il faut arrêter de penser que l’ESS intervient dans les interstices délaissés par le développement économique traditionnel". Une tribune publiée sur le blog "ESS" de Politis.

[...] L’ESS n’est donc pas seulement une politique publique en soi, elle irrigue la plupart des politiques publiques. La loi cadre qui sera votée dans les prochains mois apportera, je l’espère, une reconnaissance à cette économie et les moyens de son développement. Néanmoins deux éléments sont indispensables à la réussite du changement d’échelle pour cette économie :

  • Son ancrage territorial et l’articulation aux politiques publiques locales. Le lien au territoire est capital car les réponses aux besoins doivent être articulées en fonction de l’existant des initiatives citoyennes, des spécificités du territoire… Institutionnellement l’ESS doit être inscrite dans les contractualisations territoriales pour qu’elles puissent porter leurs fruits et se développer dans la durée. [...]
  • Un portage citoyen. Mais cette institutionnalisation n’est pas suffisante. Elle risque même d’ossifier l’ESS si des contre-pouvoirs citoyens ne sont pas organisés au plus près des territoires. Car l’ESS n’est pas exempte de contradictions comme, par exemple, le conflit en cours entre deux formes d’utilité sociale, sur le territoire métropolitain, celle de la construction de logement social et celle de la préservation d’agriculture biologique et locale renforçant la sécurité alimentaire. Nous pouvons dépasser ces contradictions en donnant la parole aux citoyens, par exemple en organisant dans ce cas précis une enquête d’utilité sociale.

L’ESS est portée par les citoyens. Elle changera d’échelle lorsqu’elle sera réellement portée par les populations dans un lent processus d’éducation populaire et d’appropriation de la res publica, ce qui est le contraire du formatage actuel par les media aux mains des publicitaires qui cherchent du temps libre pour cerveau. Il nous faut des lieux et des moments de réappropriation collective de notre destin. Il s’agit de prévoir ainsi des instances de concertation avec la société civile, des conférences de consensus et des initiatives citoyennes sous forme d’enquêtes d’utilité sociale. Il s’agit aussi de favoriser la mise en œuvre de conventions tripartites Etat-Collectivités-Acteurs ESS sur des thématiques prioritaires, qui pourraient créer des dynamiques de consolidation économique et d’implication des différents acteurs (grands réseaux à côté de structures locales et des collectivités).

 D’une manière générale, il faut arrêter de penser que l’ESS intervient dans les interstices délaissés par le développement économique traditionnel. Le Réseau de collectivités territoriales que je préside, jouera son rôle et donnera place et pouvoir aux citoyens en organisant le 12 septembre prochain dans plusieurs régions de France en même temps des rencontres entre citoyens acteurs de l’ESS et élus. Ce temps fort permettra de renforcer la co-construction des politiques publiques d’ESS car là aussi nous pouvons aller plus loin et tout ne se décrète pas ! l’ESS est un modèle économique à part entière et pas un supplément d’âme pour une économie en déréliction. Portons là !