Les contrats aidés : une remise à plat, mais laquelle ?
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Contrats starter, emplois d’avenir, contrats uniques d’insertion... Les contrats aidés, destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail (demandeurs d’emploi de longue durée, jeunes en grande difficulté...), correspondent à des emplois spécifiques pour lesquels l’embauche et l’accompagnement sont appuyés financièrement par l’Etat. En juin dernier, la Cour des comptes critiquait cette « jungle de dispositifs » qui coûtent entre 2 et 3 milliards d’euros par an et qui, selon elle, « sont loin d’avoir fait la preuve de leur efficacité ». Puis, juste avant l’été, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, annonçait la réduction de leur nombre de 456 000 en 2016 à 280 000 pour 2017 – chiffre revu à la hausse et désormais fixé à 320 000 contrats aidés pour 2017. Or, ces contrats représentent 7 % des emplois dans l’ESS soit 170 000 emplois au bénéfice des jeunes et des personnes éloignées de l’emploi. Il est nécessaire de maintenir les emplois d’avenir et de faire évoluer le modèle des autres types de contrats aidés afin de les rendre plus efficaces dans la lutte contre le chômage, explique l’UDES qui s’oppose à la baisse brutale des contrats aidés, et demande l’ouverture d’une concertation, rejoint en cela par la plupart des acteurs de l’ESS. Et de préciser que, dans le secteur de l’accompagnement des adultes handicapés, de l’animation périscolaire, de l’aide et des soins à domicile ou des régies de quartier, les conséquences risquent d’être désastreuses. « Cette mesure aura des conséquences sur la capacité des structures à répondre à leurs missions sociales, au détriment de l’accompagnement des plus fragiles », souligne Sébastien Darrigrand, délégué général de l’UDES qui précise : « Elle aura aussi un effet direct sur l’emploi. Toutes les personnes qui ne sont pas embauchées en contrat aidé resteront au chômage. » Une analyse confortée par la dernière étude de la Dares parue en mars 2017 pour qui, à court terme, les contrats aidés, particulièrement ceux du secteur non marchand, permettent de soutenir efficacement l’emploi. Ainsi, elle estime que 21 000 emplois ont été créés en 2015 grâce à l’augmentation du nombre de contrats aidés : 13 000 dans le secteur non marchand, 4 000 dans le secteur marchand et 4 000 dans les structures de l’insertion par l’activité économique. À plus long terme, en revanche, les effets sur l’insertion professionnelle sont mitigés et nécessitent sans doute des études plus poussées.
Enfin, souligne l’étude, les anciens bénéficiaires sont plutôt satisfaits de leur passage dans ces dispositifs : six mois après leur sortie de contrat unique d’insertion, 74 % des anciens bénéficiaires trouvent que le contrat aidé leur a permis de se sentir utile et de reprendre confiance, et cela particulièrement pour les bénéficiaires d’un contrat dans le secteur non marchand.
Lisa Telfizian
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