"Les associations résistent à la crise, mais leurs salariés pas forcément" FO absente des négociations "interbranches"
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Le dernier bulletin "Economie sociale" de la CGT Force-Ouvrière présente notamment (avec la reprise de publications plus anciennes sur "ES et syndicalisme") une analyse de l'emploi associatif, au terme de laquelle la centrale justifie sa non participation aux négociations interbranches initiées par l'Usgeres.
Les associations resistent a la crise, mais leurs salaries pas forcement…
En 2009, les associations semblent avoir bien résistées à la crise en affichant une progression nette d’emploi de +1.8%. Cette augmentation de l’emploi apparaît encore plus significative si on la rapproche des pertes d’emplois enregistrées pour la même année dans le secteur privé (- 2,3%) et que l’on prend en compte la diminution des emplois aidés. Pour les deux tiers, les emplois dans le secteur associatif relèvent des secteurs de l’action sociale, et là, tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes…
En témoigne l’engagement de nos camarades de la FNAS qui depuis des mois lutte pour défendre la convention 51 et d’une manière générale, pour obtenir une revalorisation des salaires. En effet, si le salaire moyen par tête (SMPT) dans les secteurs de l’action sociale s’établit à 1600 €, il est inférieur de 600 € dans le secteur associatif. Cette différence, qui à elle seule légitime pleinement le combat mené par le FNAS, est liée notamment aux niveaux de qualifications relativement faibles dans le secteur où l’emploi à temps partiel et/ou de courtes durées sont légion. Toujours est-il que les emplois dans le secteur associatif, notamment ceux du secteur de l’aide à domicile, apparaissent moins sensibles à la conjoncture économique. Encore faut-il y regarder de près pour apprécier la réalité des choses…
Au vue des chiffres fournis par l’ACCOS, on note que l’augmentation de l’emploi constatée au sein du secteur associatif résulte principalement d’une hausse sensible des contrats « de plus d’un mois » et du dispositif chèque emploi service qui a concerné près de 100.000 salariés en 2009, soit 13 % de plus qu’en 2008. Ce qui ne fait que confirmer ce que nous savions déjà, à savoir que la statique est une belle chose qui permet de manier la litote…
Pour autant, le secteur privé de l’action sociale sans hébergement se taille une belle place parmi les différentes activités économiques du monde associatif, puisqu’il compte 90% des salariés du secteur. Les activités de santé représentent quant à elles 12 % de la masse salariale globale ce qui, avec un SMPT supérieur à 2368 €, lui confère un poids important.
Concernant les autres activités comptabilisées dans cette étude, on remarque que l’ensemble du secteur sportif et culturel, composé essentiellement de petites structures faisant largement appel au bénévolat (2,7 salariés en moyenne), constitue 30 % des entreprises à statut associatif et que le secteur de l’enseignement (associations) reste assez peu représentatif.
En matière économique, il est aussi notable de constater que le secteur associatif joue un rôle important en milieu rural, et tout particulièrement dans les départements ruraux du sud de la France. A titre d’exemple, on observe que le secteur associatif représente 34% de l’emploi privé en Lozère. Ce phénomène apparaît directement lié à la démographie des populations rurales dont l’âge moyen est plus élevé ce qui génère des besoins d’aide et d’assistance plus importants…
Des PME associatives
Tout comme dans le secteur marchand, les associations sont pour l’essentiel de petites structures, 70% d’entre elles comptant moins de 5 salariés, comme nous l’avions souligné dans un précédent document.
Le secteur des associations d’aide entre pour 23% dans la création d’emploi et représente 49 % des emplois. En dix ans, le développement des emplois dans les associations d’aide a doublé (+ 91 000). Mais si les chiffres sont flatteurs, il en est différemment pour le SMPT qui reste toujours inférieur au SMIC mensuel à temps plein.
Les associations culturelles et sportives se sont également beaucoup développées au cours de la dernière décennie. Si elles ne représentent encore que 4.5 % des emplois associatifs, l’augmentation observable ces dernières années est la plus importante du secteur associatif (+80%). Deux raisons semblent expliquer cela : la réduction du temps de travail (RTT), d’une part, et le départ en retraite des salariés issus du « babyboom », d’autre part.
La conjonction de ces deux évolutions a conduit à un « appel d’air » favorable à ces dernières, en créant de nouveaux besoins liés au développement des loisirs. Toutefois, l’étude portant sur 2009, il y aura certainement lieu de vérifier dans l’avenir l’impact qu’auront les nouvelles dispositions gouvernementales, et plus particulièrement celles en matière de retraites, sur les associations culturelles et sportives.
Au final, le tableau dressé apparaît contrasté. Si le secteur associatif s’en tire plutôt bien en ces temps de crise, l’évolution favorable constatée repose, pour une large part, sur la création d’emplois précaires ou à temps partiel et sur des salaires, pour l’essentiel, très bas. Un constat qui, sans remettre en cause la contribution des associations à la vie démocratique, questionne la dimension sociale du patronat associatif qui, dans un certain nombre de cas, n’hésite pas à utiliser le statut associatif comme prétexte pour limiter les conditions salariales de leurs salariés ! Les blocages, l’absence de négociation, notamment dans le champ couvert pas la FNASS, démontrent que pour les employeurs de l’Économie sociale, le dialogue peut aussi (souvent ?) se résumer à un dialogue de sourd. C’est la raison pour laquelle, la Confédération FO s’abstiendra de participer aux « soi disantes » négociations 'interbranches' avec l’USGERES, considérant que c’est bien au sein des branches qu’il faut situer la négociation et la défense des intérêts des salariés du monde associatif.
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