Covid-19 : près d’un million d’emplois perdus dans le tiers-secteur états-unien

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Selon le très officiel Bureau of Labor Statistics, le secteur sans but lucratif aux États-Unis aurait perdu 977 000 emplois entre février et août 2020 à la suite de l’épidémie de Covid-19 (10). Pour ce secteur qui reste le plus important au niveau mondial, avec environ 12 millions d’emplois, cela représente une perte de 8 % des salariés. La majorité des postes supprimés se situent dans des domaines cruciaux pour lutter contre la pandémie et la crise économique et sociale qui en découle. La santé – les hôpitaux principalement – a connu un recul de 32 % des effectifs du tiers-secteur, au sein duquel elle représente 60 % des emplois. Viennent ensuite l’éducation, surtout les grandes universités privées, où 22 % de pertes d’emploi ont été enregistrées, et enfin l’aide sociale, avec 19 % de suppressions. Au sein de ce dernier domaine, si les interventions d’urgence en matière de distribution de nourriture ou de logement des sans-abri ont maintenu leurs effectifs avec une activité accrue, la plupart des crèches et jardins d’enfants ont licencié une large partie de leur personnel sans connaître de reprise récente, ce qui a compromis la reprise de travail des parents de jeunes enfants.
Certes, entre mai et août 2020, un peu moins de la moitié des emplois perdus pendant la phase la plus active du confinement ont été récupérés avec la reprise d’activité. Mais celle-ci a été très inégale selon les domaines. Ainsi, alors que les pertes d’emplois sont en moyenne de 8 % dans l’ensemble du secteur non lucratif en août 2020, elles ne représentent que 5 % dans le domaine de la santé, où la récupération a été évidemment rapide, mais 11 % dans l’éducation, 12 % dans l’aide sociale et 38 % dans la culture et les loisirs. Les musées, orchestres et spectacles vivants sont gravement affectés, car le secteur public y est quasiment absent.

En France, un impact atténué par les politiques publiques
Quels enseignements pour les associations et fondations françaises ? On voit tout d’abord l’intérêt d’avoir, dans des circonstances aussi exceptionnelles que celles que nous vivons, des statistiques récentes qui distinguent emplois publics, emplois de l’ESS (ou du tiers-secteur) et emplois privés standard. Les données états-uniennes mettent aussi en lumière, par contraste, l’importance des politiques publiques menées par la plupart des pays européens pour maintenir les contrats de travail pendant le confinement. En France, particulièrement, la prise en charge par l’État du chômage partiel pendant et après le confinement a évité des licenciements massifs à l’américaine. Deux tiers des associations françaises y ont eu recours et des enquêtes ont été faites pour recueillir les perspectives et craintes de leurs responsables (11), mais aucune vision d’ensemble del’emploi associatif actuel n’est actuellement disponible. La vulnérabilité spécifique à la pandémie des associations culturelles, sportives et de loisirs, les plus nombreuses en France, constitue en revanche un trait commun avec celles des États-Unis. Mêmesi elles ont connu une reprise pendant la période estivale, les associations culturelles et sportives doivent continuer à être protégées pendant la résurgence de la pandémie si l’on veut sauvegarder un tissu associatif générateur de lien social, enraciné sur tout le territoire et véritable école de gouvernance démocratique.

Édith Archambault

(10) http://ccss.jhu.edu/labor-day-2020-coronavirus
(11) https://lemouvementassociatif.org/covid-19-associations-du-diagnostic-au...
https://recherches-solidarites.org/2020/06/18/ou-en-sont-les-association...