Barcelone: bilan du 1er Salon de l'Economie Solidaire (27-28 octobre 2012)

Entre  quatre et cinq mille personnes ont visité la Foire de l'Economie Sociale et Solidaire organisée par le réseau catalan d’économie solidaire à Barcelone le 27 et 28 octobre dernier. 114 exposants, une quarantaine d'activités entre conférences, tables rondes, ateliers et animations, et, surtout, un accueil chaleureux et une ambiance optimiste ont présidé les rencontres et les réunions, les conversations animées et les débats passionnés qui ont rempli les 1500 mètres carrés de l'entrepôt, mémoire vivante de l'industrie textile du XIXe siècle catalan.

Un artilce de Jordi Garcia [Xarxa d’economia solidària] pour le Ripess Europe

  Les deux principaux objectifs qui avaient étés fixés par le Réseau catalan d'Economie Solidaire (XES) pour l’évènement ont été atteints avec brio. L’un, externe, était de confronter le grand public avec l’extrême variété de l'économie solidaire. Les milliers de personnes qui ont assisté à l'événement, ainsi que l'énorme couverture médiatique (télévisions, radios, journaux, conversations dans les réseaux sociaux ...), en est la preuve. L'autre était de nature plus interne: prise de conscience par les différents acteurs de l'économie solidaire, qu’ils soient des coopératives ou des associations, qu’ils soient axés sur la production, la consommation responsable, le commerce équitable, la finance éthique, ou les monnaies sociales, qu’ils ont en commun l’idée que l’économie sociale et solidaire est l’alternative, certes encore embryonnaire, mais tangible, face au capitalisme.

 Quelles ont été les clés du succès? Comme toujours, un amalgame de facteurs. En premier lieu, le travail de fond de ces dernières années mené par le réseau catalan, en participant à des conférences, en organisant des ateliers, en tissant des liens de complicité et partageant les luttes avec d'autres mouvements sociaux. Deuxièmement, la situation économique difficile qui fait que, d'une part, l'économie capitaliste soit de plus en plus délégitimée, et, d'autre part, la nécessité de trouver des alternatives individuelles et collectives au chômage et à la frustration, a sans doute également joué. Enfin, la conception même de l'événement était une réussite: lui donner le format d’une foire, le fait d’y intégrer une grande variété d’exposants différents, l'utilisation d’une monnaie locale, l'ecosol, a sans doute été un bon vecteur d’exposition médiatique.

Maintenant que la foire est finie, le réseau catalan de l’économie solidaire est confronté au défi de trouver de nouvelles pistes motivantes permettant de canaliser l’énergie ressentie pendant l’évènement. La création d'un réseau de producteurs et de consommateurs de l'économie solidaire qui échangent entre eux à travers ecosol ─ un projet appelé MESC (Marché sociale catalan) ─ devrait aider, sans doute, à la structuration et l'étendue du secteur.

Probablement, la foire marquera un tournant dans la vie de l’économie solidaire catalane. C'était en quelque sorte le coming-out d'un mouvement social qui se veut large, transformateur et déterminé.

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