Les mutuelles du Gema s'inquiètent d'un éventuel soutien de l'Etat aux banques

Les mutuelles du Gema s'inquiètent d'un éventuel soutien de l'Etat aux banques (article de Laurent Thévenin, les Echos, 27/09/11)

Les mutuelles du Gema verraient d'un très mauvais oeil une éventuelle recapitalisation des banques françaises par l'Etat, un scénario qui revient régulièrement sur le tapis depuis plusieurs semaines. En cas d'un soutien public aux établissements bancaires, « nous réclamerions des compensations pour distorsion de concurrence », a prévenu ce mardi Gérard Andreck, le président du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema).

Si ces dernières n'ont pas l'intention de se laisser faire, c'est que les bancassureurs, déjà dominants en assurance-vie, viennent mordre de plus en plus sur leur plate-bandes en assurance auto et habitation, mais aussi en santé. « Il ne faut pas que nos mutuelles -qui sont gérées prudemment -soient pénalisées », a martelé Gérard Andreck.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Gema a indiqué que ses membres étaient évidemment touchés par la crise des dettes souveraines, même si leur exposition à la Grèce est « relativement légère ».

Nouvelle hausse des tarifs d'assurance auto

Concernant les tarifs, ceux de l'assurance automobile devraient connaître une nouvelle hausse en 2012, comprise entre 1% et 3%, selon l'estimation du Gema. Sous pression, du fait notamment de la hausse du coût des réparations, les assureurs avaient procédé à des relèvements tarifaires début 2011, globalement compris entre 2,5% et 4,5%.

Le coût des sinistres automobiles sur l'année, hors accident corporel, est en baisse, a reconnu le Gema, mais les coûts liés à l'indemnisation des sinistres corporels seraient en hausse de 5% environ, ajoute le groupement. Par ailleurs, la hausse des tarifs tient également à l'impact du nouveau cadre réglementaire dit Solvabilité II, qui entrera en vigueur en 2013.

Enfin, «il faut considérer que les sociétés essayent de reconstituer leurs réserves», après deux années difficiles, de manière à renforcer leur solidité financière, a ajouté Gérard Andreck.

En assurance habitation, le président du Gema s'est refusé à donner une estimation globale, mais a évoqué une hausse comprise entre 2% et 5%, en soulignant de fortes disparités.

En assurance santé, le Gema anticipe une hausse comprise entre 2% et 5%.

Une activité légèrement plus soutenue que le marché

Au premier semestre, les assureurs mutualistes ont connu des résultats légèrement supérieurs à l'ensemble du marché en assurance dommage et en assurance-vie. En dommage, les membres du Gema ont enregistré une hausse du chiffre d'affaires de 4,5% quand le marché a progressé de 4%.

En assurance-vie, la collecte est en baisse de 6% à fin juin, alors que le marché accuse un repli de 11%, selon les chiffres de l'Association française de l'assurance (Afa), qui combinent ceux du Gema et de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).