Les coopératives alimentaires, autogérées et libertaires
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Tout d’abord, une question posée par l’auteure de ces lignes sur le site de Fédé-coop : qu’est-ce qui distingue une coopérative alimentaire autogérée d’une coopérative de consommation ? Réponse : Fédé-Coop est moins une fédération (il n’y a pas d’adhésion formalisée par une cotisation) qu’un espace d’échange de savoirs et d’informations. Ensuite, dans le modèle autogéré, il n’y a pas de salariés, ce qui renvoie aux coopératives de consommation des temps anciens, et ce qui différencie ce modèle de celui des supermarchés coopératifs (de type la Louve), davantage médiatisés ces dernières années. Enfin, si le principe démocratique « un homme, une voix » est appliqué dans certaines coopératives, il ne l’est pas dans toutes. La coopérative DionyCoop, par exemple, fondée par des militants anarchistes dans le sillage d’une Amap (Court-circuit) à Saint-Denis, fonctionne depuis 2015 sans président, ni conseil d’administration, ni assemblée générale, mais avec des commissions (administration, finances) dont les membres sont renouvelés tous les deux mois.
Une horizontalité extrême qui mise sur la confiance mutuelle des sociétaires-consommateurs-acheteurs. Tout coopérateur peut prendre la responsabilité d’acheter auprès d’un producteur un article qui lui semble intéressant pour le collectif et de le mettre en rayon. Il lui suffit d’en informer la commission finances, qui valide selon la trésorerie disponible. Une adhésion de 20 euros permet de payer le loyer du local (à la ville de Saint-Denis) et les charges. Aucune marge n’est prise sur les ventes, toutes à prix coûtant. Ces réalisations marquent une véritable rupture idéologique avec le modèle coopératif traditionnel. Autant les coopératives de consommation ont été, au XIX e siècle, vecteurs d’éducation populaire, autant celles-ci sont le produit de l’éducation populaire.
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