Les approches socio-économiques de l’ESS, appel à contributions (Revue française de socio-économie), jusqu'au 1er septembre 2013
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Les analyses de l’économie sociale et solidaire sont contrastées. Les uns critiquent son instrumentation par un État social défaillant, les autres, au contraire, valorisent le caractère démocratique de ses structures. Pour dépasser ces oppositions, nous pensons utile d’aborder l’objet dans la perspective plus large de la recomposition des rapports entre société, économie et démocratie. Cet élargissement de focale envisage l’économie sociale et solidaire dans ses interdépendances avec d’autres entités, ce qui pourrait fournir les bases d’un renouvellement conceptuel partiel, insistant sur la contribution à un dépassement du dualisme marché-État. Cinq pistes de questionnement seront privilégiées dans ce dossier.
La première est liée à des auteurs de référence, et l’on peut évoquer parmi ceux-ci Polanyi et Ostrom. Karl Polanyi a livré une critique de la société de marché qui est d’une centralité particulière dans la période contemporaine de crise. Cette oeuvre majeure pour une approche socio-économique permet-elle d’éclairer la réalité de l’économie sociale et solidaire aujourd’hui et quels outils propose-t-elle à cet égard ? La même question peut être adressée aux travaux d’Elinor Ostrom prix Nobel d’économie 2009. Au-delà d’un postulat commun selon lequel les formes de coordination les plus efficaces ne se situent ni sur le marché ni dans l’État, on peut se demander dans quelle mesure les travaux de l’école de Bloomington, et ceux d’Ostrom en particulier, renouvellent les approches de l’économie sociale et solidaire, et consolident plus généralement les postures académiques institutionnalistes et pluridisciplinaires. A contrario, on peut aussi s’intéresser à l’opportunité, ou non, d’une distanciation épistémique vis-à-vis de ces travaux.
La seconde porte sur les controverses analytiques vis-à-vis de l’objet. Des débats intellectuels vifs traversent le champ de l’économie sociale et solidaire : quels en sont les fondements économiques et politiques ? Est-il possible de dépasser ces controverses, le faut-il ? Quelles sont les approches théoriques qui apparaissent les plus heuristiques dans la multitude des travaux qui ont été effectués au cours des deux dernières décennies ?
La troisième porte sur les interactions entre l’action publique d’une part, l’économie sociale et solidaire d’autre part. On l’oublie souvent, mais l’économie sociale et solidaire est une composante importante d’une conception extensive de l’action publique, entendue comme action complexe combinant l’action citoyenne, l’action associative et l’action des pouvoirs publics. Observe-t-on des changements institutionnels oeuvrant dans ce sens ? Quels sont les effets d’un tel renouvellement ? Quelles sont les modalités de « publicisation » repérables dans les pratiques ?
La quatrième porte sur les rapports entre l’économie solidaire et le changement social. Une partie de l’économie sociale et solidaire s’est construite dans le mouvement social et dans la société civile. Quels liens peut-on identifier entre ces mouvements sociaux et l’économie sociale et solidaire ? Quelle est la signification de la terminologie d’innovation sociale de plus en plus utilisée ? Dans quelle mesure l’ESS s’articule-telle avec le changement social ? L’économie sociale et solidaire participe-t-elle d’une redéfinition des concepts de mouvement social et de changement social ?
La cinquième porte sur les « nouvelles entrées » de l’analyse de l’économie sociale et solidaire. Dans quelle mesure des déplacements sur la question de la consommation par exemple plutôt que sur la production renouvellent-ils les analyses et s’inscriventils dans une capacité de changement ?
Les articles attendus seront fondés théoriquement. Des contributions exposant des travaux de terrain ciblés seront particulièrement bienvenues s’ils permettent d’éclairer les recompositions et enjeux des débats théoriques. Les contributions portant sur les expériences étrangères, et les contributions internationales sont particulièrement encouragées.
Date limite d’envoi des articles : 2 janvier 2013
Les articles d’une longueur maximale de 60 000 signes espaces compris, doivent parvenir par voie électronique. Ils doivent impérativement être présentés selon les normes formelles de la revue (cf. Les consignes aux auteurs).
Secrétaire de rédaction de la RFSE,
bureau 205 bâtiment SH2 CLERSE
(USTL Lille1, 59 655 Villeneuve d’Ascq Cedex)
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