Ire rencontre régionale des acteurs de l’ESS en Auvergne
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« Que reste t-il de nos fondements? Comment présenter l’économie sociale et solidaire de notre époque? Comment les valeurs de l’ESS sont-elles mises en pratique par nos différentes entreprises? Aujourd’hui, qu’est-ce qui nous rassemble ? Quelles sont les valeurs communes et quelles sont les spécificités ? Qui sont les entreprises de l’économie sociale sur notre territoire? Comment faire pour nous connaître et nous reconnaître ? » Tels sont les questionnements qui animent les élus de la Cres Auvergne.
Pour amorcer des positionnements à ces interrogations, la chambre régionale de l’économie sociale a organisé le 23 avril 2009 la Ire rencontre régionale des acteurs de l’économie sociale et solidaire : « Ensemble, agissons autrement dans notre quotidien ».
Partir d’une journée type de tout un chacun, d’une vie de quartier, nous paraissait une entrée intéressante pour rendre accessible la diversité de nos champs d’action. Ainsi, l’espace réservé aux entreprises de l’économie sociale était divisé en huit secteurs : culture et environnement; emploi et insertion; formation; entreprenariat et finance; multimédia ; vacances, loisirs et sports ; famille et santé ; et marché artisanal et alimentaire. Près de quatre-vingt-dix exposants étaient présents.
S’adresser au grand public, aux élus locaux et aux professionnels
L’approche « champs d’activité » a donc été préférée à l’approche statutaire des entreprises de l’économie sociale, car nous souhaitions rendre notre secteur visible auprès de trois catégories de public.
Premièrement, le grand public, pour l’informer que, dans la majorité de nos actes, nous avons le choix et la possibilité de favoriser une économie qui place l’homme au centre de ses préoccupations, d’en être à la fois bénéficiaires, usagers et acteurs.
Deuxièmement, les élus et les décideurs locaux, pour les informer sur la richesse des compétences, sur la diversité des champs de production et de services, sur la qualité des expertises des entreprises de l’ESS, en mettant l’accent sur la plusvalue sociale apportée par ces acteurs et propice à un développement harmonieux du territoire.
Troisièmement, les professionnels de l’ESS euxmêmes, pour les interpeller sur ce que représente le mouvement et provoquer ainsi le partenariat, la coopération et la mutualisation. En effet, pour investir le terrain, développer les pratiques, l’entrepreneuriat en économie sociale, les acteurs de l’économie sociale ont tout intérêt à ne faire qu’un, à se tourner vers l’autre, à créer un véritable maillage territorial à partir des initiatives locales.
Pour les trois catégories de public, offrir les clés de compréhension et de distinction entre le modèle d’économie classique et le modèle de l’économie sociale était nécessaire pour connaître, reconnaître et agir.
Pratique et pensée
Alimenter leurs pratiques par des éclaircissements théoriques, prendre du recul, se questionner sont des facteurs garant de l’innovation et de l’adaptation qui caractérisent les entreprises de l’ESS. En parallèle de l’espace exposant, la Cres a préparé trois débats.
En s’appuyant sur le travail d’une universitaire et la pratique quotidienne d’acteurs de terrain, le premier débat, « Entreprendre en économie sociale et solidaire pour développer son territoire », avait notamment pour but de montrer le rôle et l’importance des entreprises de l’économie sociale et solidaire dans la vie des territoires (leur utilité sociale, la meilleure prise en compte des besoins des populations, leur plus grande proximité, leur enracinement plus fort…), ainsi que l’intérêt de travailler en réseau pour peser en tant qu’acteurs véritables sur la politique de développement des territoires. Danièle Demoustier, maître de conférences à l’institut d’études politiques de Grenoble, directrice de l’équipe socioéconomie associative et coopérative (Eseac), François Bosquet, cofondateur et cogérant de Carbala, une Scop spécialisée dans l’animation socioéducative autour du patrimoine naturel et de la découverte de la nature, et Jérôme Civade, conseiller municipal à Saint-Pourçain-sur-Sioule, vice-président de la communauté de communes en pays saint-pourçinois chargé du logement, de l’insertion et de l’emploi, ont partagé leurs expériences et leurs positions avec plus de cent personnes.
Le deuxième débat, « Commande publique et logique de marché: les entreprises à but non lucratif face au droit communautaire », était centré sur la directive service de l’Union européenne qui sera transposée dans le droit français, ses conséquences pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire et, au-delà de cet état des lieux et de cette alerte, les solutions pour faire face. Carole Salères, conseillère technique chargée des questions européennes à l’Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss), et Michel Clezio, président de la Fédération nationale des union régionale des organismes de formation (Urof ), ont mobilisé l’attention de quatre-vingts personnes.
Le troisième débat, « Comprendre les fondements et les enjeux de l’économie sociale et solidaire », avait pour but de bien « planter le décor » de l’ESS, en rappelant ses fondements et son histoire, ses principes et ses valeurs, mais aussi, à partir de ses évolutions contemporaines, en essayant d’imaginer son avenir pour mieux donner à chacun, citoyen ou élu, l’envie de « favoriser » l’économie sociale et solidaire et d’« agir, ensemble, autrement au quotidien ». Jean-François Draperi, maître de conférences en sociologie et directeur du Centre d’économie sociale Travail et Société (Cestes) au Cnam, est intervenu auprès de cent cinquante personnes.
Une première qui en annonce d’autres
Le grand public, les acteurs de l’ESS, les agents de développement et les élus représentant l’Etat, la région, les collectivités locales et territoriales sont venus nombreux (sept cents personnes). Cet événement manquait en région Auvergne. La qualité des échanges a incontestablement suscité, tant dans le public que chez les élus de la Cres, la volonté de poursuivre les questionnements et d’affiner les positionnements des entreprises de l’ESS pour partager, sur le territoire, un socle commun de références théoriques et pratiques.
Lise Lalanne,directrice de la Cres Auvergne
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