Essor des monnaies locales
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De nombreuses villes et régions d’Europe battent leur propre monnaie pour revitaliser leur économie locale (article d'Isabelle Foucaud dans le Figaro économie)
Alors que la crise de la dette a pris le relais de la crise financière de 2008, de nombreuses villes et régions misent sur la relocalisation de l’économie. Elles ont , pour ce faire, décidé de se passer de l’euro en inventant leur propre monnaie. Dernière initiative en date, celle de Filettino, en Italie, qui bat depuis fin août le «Fiorito».
Cette petite commune de 598 habitants, située dans la province de Frosinone au centre du pays, a déclaré son indépendance afin de protester contre le plan d’austérité du gouvernement qui prévoit la mise en commun des budgets des petites villes de moins de 1000 habitants. La nouvelle «Principauté» a émis 20.000 billets à l’effigie de son maire et a déjà fixé un taux de change face à l’euro au cas où elle mettrait à exécution sa menace de sécession. Le «Fiorito» vaudrait alors 0,50 euro.
Dès 2003, Prien am Chiemsee, une commune allemande de Bavière, a mis en circulation le «Chiemgauer». Les billets de 1,2,5, 10, 20 et 50 Chiemgauers ont la même valeur que l’euro et sont utilisables dans un réseau de commerçants et d’entreprises qui ont rejoint le projet. Aujourd’hui, ils sont 617 adhérents. Le phénomène a pris une telle ampleur en Allemagne qu’il existe une soixantaine de monnaies locales.
Développement «solidaire»
Ces monnaies alternatives ont également débarqué en France. A l’initiative de l’association Agir pour le vivant, l’Abeille a fait son apparition dans les porte-monnaies des habitants de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, en janvier 2010. A Toulouse, le Sol-Violette se veut une «monnaie éthique», dont le but est de promouvoir un «développement économique solidaire». Enfin, l’Ardèche du Sud s’est dotée de sa monnaie, la Luciole, au printemps 2011 afin d’ «ouvrir la voie à une économie plus respectueuse de l’être humain et de son environnement».
En Belgique, dans la région du Hainaut, la ville de Mons a ainsi lancé le Ropi, pour «relocaliser l’économie, préparer l’après-croissance, et remettre le citoyen au coeur des débats et prises de décisions, notamment sur la finance et les questions monétaires». Ces préoccupations dépassent largement les frontières européennes. Aux États-Unis, dans la région du Berkshire (Massachussets), des associations ont créé en 2006 un système monétaire parallèle, qui repose sur les BerkShares. Aujourd’hui, plus de 400 entreprises acceptent cette monnaie, et plus de 2,7 millions de BerkShares sont en circulation, échangeables à 1 dollar contre 0,95 BerkShares.
Circuit fermé
Face à la popularité de ces monnaies alternatives, l’euro et le dollar ont-ils du souci à se faire? Dans un rapport publié en 2007, la Deutsche Bundesbank, la Banque centrale allemande, se demandait déjà si celles-ci pourraient concurrencer l’euro. Selon l’institution, les monnaies locales en circulation en Allemagne pesaient alors l’équivalent de 200.000 euros et leur impact sur l’économie du pays était «négligeable». Aujourd’hui, elles représentent 900.000 euros.
La Banque de France, de son côté, rappelle que le cours légal, tel que défini dans le Code monétaire et financier, est le principe fondamental de tout moyen de paiement. «Les commerçants sont dans l’obligation d’accepter les billets et pièces dotés de ce cours légal.» A l’inverse, la mise en circulation d’une monnaie parallèle n’est pas interdite, mais elle doit se faire dans le cadre d’une entente entre les différents utilisateurs. «Cette monnaie n’est toutefois pas échangeable et circule en circuit fermé», précise l’institution.
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