"Economie politique et démocratie", IVe congrès de l'AFEP, 2-4 juillet 2014, Paris

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L'Association française d'économie politique organise à Paris les 2-4 juillet son 4e congrès sur le thème "économie politique et démocratie". 

Les sciences économiques font aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques en leur sein mais aussi parmi un public plus large qui dénonce les techniques d’expertise à tous les niveaux. La gestion de la crise européenne a fait apparaître combien l’expertise économique officielle se présente comme la seule légitime et à même de proposer des solutions, se substituant ainsi à la communauté politique et donc à la construction démocratique de l’intérêt général. Ajoutés aux politiques monétaires et budgétaires, ce sont tous les instruments par lesquels les décisions politiques orientent le développement économique d’un pays, l’innovation et la répartition des richesses qui passent désormais aux mains de présumés spécialistes. De son côté, l’économie politique parvient-elle à se démarquer du modèle hiérarchique de l’expertise (le conseiller du prince) ? Ne peine-t-elle pas à incorporer un modèle d’expertise plus distribuée, plus ouvert à des savoirs moins académiques, à des outils et des instruments de mesure qui seraient en quelque sorte co-produits par les acteurs des domaines d’activité, suivant une veine plus pragmatiste qui assumerait de mêler le « positif » et le « normatif » ? C’est donc au renouvellement de la tradition de l’économie politique en prise avec une définition plus démocratique des données et des actions publiques que les contributeurs à ce congrès sont invités à réfléchir. Pour bien comprendre les conditions de ce renouvellement, il est important de s’interroger sur la constitution de l’économie savante comme science économique, asseyant sa légitimité scientifique et, en conséquence, son influence politique sur sa technicité. Comment est-elle enseignée et diffusée ? Quels processus sociaux et intermédiaires intéressés sont-ils à l’œuvre ? Ces interrogations qui traversent déjà les travaux de sociologie, de science politique, ou encore d’histoire, sont à envisager comme des leviers de refondation. L’ouverture à d’autres sciences sociales est ainsi vivement souhaitée ; les contributions des économistes travaillant sur les critères d’efficacité et de justice des décisions collectives sont aussi les bienvenues, y compris ceux qui abordent ces questions avec une hypothèse de rationalité classique.

http://www.assoeconomiepolitique.org/spip.php?article523