Dépassements d'honoraires: l'interview du président de la FNMF par le Figaro
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Étienne Caniard, le président de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), précise ses attentes à la veille de son 40e congrès national, à Nice. LE FIGARO. - Que proposez-vous pour que la négociation sur les dépassements d'honoraires des médecins aboutisse?
Étienne CANIARD. - Le système est très pernicieux. De plus en plus de praticiens pratiquent des dépassements de plus en plus élevés et de plus en plus fréquemment. Cela complique l'accès aux soins et mine notre système de protection sociale en vidant de son sens les tarifs de remboursement garantis par l'Assurance-maladie. Pour certaines spécialités, comme la gynécologie ou l'ophtalmologie, les taux réels de remboursement de la Sécu sont plus près de 40% que des 70% affichés. Les mutuelles veulent inverser cette tendance. Les syndicats de médecins sont prêts à approuver un contrat d'accès aux soins qui réduise les dépassements en échange d'une hausse des tarifs remboursables par la Sécu. Nous sommes prêts à investir, immédiatement, entre 150 à 175 millions d'euros, soit la moitié de ce que l'Assurance-maladie est prête à mettre sur la table pour revaloriser les tarifs opposables.
Concrètement, les médecins sous contrat d'accès aux soins pourront réaliser plus d'actes à tarifs opposables et leurs patients bénéficieront d'une meilleure prise en charge. C'est un effort considérable qui permettra de dégager des marges de manœuvre pour l'Assurance-maladie et limitera les dépassements qui s'élèvent aujourd'hui à 2,4 milliards et dont nous prenons en charge 800 millions.
Que répond l'Assurance-maladie?
Nous sommes surpris de son manque d'empressement à répondre. Comme si elle préférait nous taxer pour augmenter ses recettes plutôt que nous voir comme un partenaire. Certes, cela demande plus d'imagination… Nous proposons également la mise en place d'un observatoire des dépassements d'honoraires pour vérifier que les dispositions qui seront adoptées permettront bien d'inverser la tendance. Notre objectif n'est autre que de permettre un meilleur remboursement global pour le patient.
Certains voient dans votre plus forte implication une privatisation du système de soins…
Ce débat est derrière nous: la Sécu ne rembourse déjà guère plus que 50% des dépenses de ville. Résultat, 15% des Français renoncent aux soins.
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