Confinement, parcours d’achat et monnaie locale
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Au Moyen-Âge, il était assez usuel qu’une ville émette de la monnaie. Mais le concept contemporain de monnaie locale complémentaire citoyenne s’est forgé à partir de la crise de 1929. En effet, la monnaie locale repose sur deux mécanismes : elle n’est utilisable que dans les entreprises et commerces locaux adhérents, ce qui évite une évaporation dans des circuits plus vastes et dynamise le territoire en fléchant l’argent vers les agents économiques vertueux adhérant à la charte et au réseau ; bien que sa valeur soit à parité avec la monnaie nationale, elle n’est pas thésaurisable et, ne pouvant être déposée en banque, circule sept fois plus vite que la monnaie classique, ce qui décuple son impact. Ainsi, à Wörgl, en Autriche, pour faire face à l’explosion du chômage en 1929, le gouvernement local a émis une monnaie locale convertible en schillings, mais, pour éviter la thésaurisation, celle-ci perdait chaque mois 1 % de sa valeur si elle n’était pas utilisée. Alors que le reste du pays s’enfonçait dans la crise, l’économie locale a connu une baisse du chômage de 25 %. Créée elle aussi après la crise de 1929, la wir suisse est aujourd’hui utilisée par plus de 60 000 membres et 50 000 PME. À ce jour, en Bavière, en Allemagne, avec le chiemgauer on peut, grâce à un mode de paiement électronique, régler sa facture d’électricité (produite par la centrale locale). À Bristol, au Royaume-Uni, le maire de la ville perçoit son salaire en Bristol pound, une monnaie locale qui peut servir également à payer les taxes et impôts locaux.
En France, une cinquantaine de monnaies locales complémentaires ont été créées dans les années qui ont suivi la crise économique de 2008, et la loi ESS de 2014 a favorisé leur essor en reconnaissant leur statut. La crise due à la pandémie de Covid-19 pourrait les aider à passer un cap supplémentaire et décisif. Car, s’il est possible de favoriser les circuits courts du territoire en utilisant des euros, utiliser une monnaie locale incite à s’engager différemment. « La situation actuelle nous pousse à des parcours d’achat plus fragmentés : supérettes, groupements de producteurs, marchés de plein air, commerces alimentaires spécialisés, drive, etc. sont autant d’options ouvertes pour couvrir les besoins alimentaires en restant proche de son domicile », soulignent Laurence Fort-Rioche et Ronan de Kervenoael, de la Rennes School of Business, dans une interview parue dans Forbes. « Pour la majorité des consommateurs, le parcours se complexifie. Les étapes de préachat reprennent de l’importance : réfléchir à ce qui manque, à ce qui est réellement nécessaire, à ce qui sera disponible ou non, s’informer, anticiper les temps d’attente, prévoir des équipements (masque, gants ou gel hydroalcoolique), remplir son attestation, préparer éventuellement des contenants (bocaux, bouteilles, sacs, boîtes à œufs, etc.). Durant leurs achats, et face à de possibles ruptures de stock, les consomma- teurs doivent souvent considérer de nouveaux produits, regarder les étiquettes, comparer. Ils découvrent ou redécouvrent aussi leurs commerçants de proximité, les producteurs locaux », analysent-ils en prévoyant une année 2021 dynamique pour les MLCC.