Ciriec : d’un congrès à l’autre, l’espoir déçu

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Organisés tous les deux ans, les congrès internationaux du Ciriec constituent un temps fort de réflexion et de proposition sur les enjeux auxquels doivent répondre l’économie publique et l’économie sociale. C’est dire que les débats sont fortement influencés par le contexte et les politiques économiques du moment. L’avant-dernier congrès s’était tenu à Séville, quelques jours après le 15 septembre 2008. Le dernier s’est déroulé à Berlin du 16 au 19 mai 2010, sur fond de crise grecque et de menaces sur l’ensemble des économies européennes.

La tempête d’il y a deux ans avait, paradoxalement, fait naître un espoir : la leçon serait comprise et l’économie deviendrait, enfin, vertueuse. Le « Prix Nobel d’économie », Joseph Stiglitz n’annonçait-t-il pas lui-même, à l’ouverture du congrès, l’avènement d’ « une économie plus équilibrée, parce que plurielle, avec un secteur privé traditionnel, un secteur public efficace et une économie sociale en progression » ? Plus encore, il exprimait la conviction que le 15 septembre 2008 [faillite de Lehman Brothers, ndlr] avait « sonné la fin du fondamentalisme de marché comme la chute du mur de Berlin celle du communisme ». Nous n’avons pas tardé à comprendre que cet espoir serait déçu. Nous écrivions nous-mêmes, quelques mois plus tard : « Grande fut la déception lorsque, sitôt un semblant de calme revenu, la folle course au profit immédiat, le détricotage des acquis sociaux, la dérégulation à tout va… ont repris comme avant ».

Cette déception a marqué les débats de Berlin. S’exprimant au nom du Ciriec -France, Alain Arnaud résumait le sentiment général : « Sait-on tirer les bons enseignements de cette très grave crise et de ses conséquences économiques et sociales ? Nous savons aujourd’hui que ce n’est pas le cas ». De son côté, le président d’honneur, Jacques Fournier, ajoutait : « Beaucoup d’entre nous avaient pensé que la crise allait conduire à réhabiliter l’action publique et à lui permettre de prendre un nouveau départ. Ce n’est pas ce qui est arrivé jusqu’à présent » (1). Le congrès a constaté que, non seulement la leçon n’avait pas été comprise, mais que les attaques spéculatives contre la Grèce et d’autres pays méditerranées, la mise en œuvre par les gouvernements de sévères restrictions des dépenses qui fondamentalement affectent les services publics et les prestations sociales… montrent que la course à l’abîme a repris de plus belle.

Un motif de satisfaction toutefois : la meilleure capacité de résistance des entreprises de l’économie sociale, leur rôle dans la limitation des pertes d’emploi et l’exemplarité de leurs pratiques dans des secteurs aussi affectés que la finance, où les banques coopératives se sont caractérisées jusqu’ici par leur solvabilité et leur sens des responsabilités.

Face à cette crise dont les dramatiques conséquences sociales n’en sont qu’à leur début, quelque 500 participants de 36 pays et 40 intervenants ont témoigné de la vitalité du Ciriec et de sa volonté de continuer à promouvoir, plus que jamais, par la recherche et l’information, la nécessaire défense de l’économie d’intérêt général.

Marcel Caballero, vice président du Ciriec France

(1) Les interventions sont en ligne sur www.ciriec-france.org.