Santé 2012 : les propositions de la Mutualité
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La Mutualité Française propose une vingtaine de mesures pour améliorer durablement l’accès aux soins. Ces pistes d’action à la fois "ambitieuses et réalistes" sont adressées aux candidats à l’élection présidentielle et aux législatives, aux responsables mutualistes et à de nombreux acteurs du système de protection sociale. Un article de Paula Ferreira pour la Mutualité française
Renforcer le rôle du médecin traitant dans le parcours de soins, combattre l’augmentation insidieuse des restes à charge des malades, garantir à chacun une complémentaire santé à tous les âges de la vie : voici les trois grands axes de propositions formulées par la Mutualité Française, à l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives.
"Ces leviers d’action visent à améliorer le système de santé et plus particulièrement à favoriser l’accès aux soins à l’heure où 15% des citoyens doivent renoncer à se faire soigner pour des raisons financières", explique le président de la Mutualité Française, Etienne Caniard. "Les trois objectifs principaux sont déclinés en une vingtaine de mesures. Celles-ci sont ambitieuses, crédibles et réalistes", précise-t-il.
Adopté le 29 mars par la Mutualité Française, ce plan d’action complète le courrier adressé le 20 mars par Etienne Caniard aux dix candidats pour connaître leurs engagements en matière de santé et de protection sociale. Intitulé "Face au problème de l’accès aux soins, des solutions existent", ce document est adressé aux candidats à l’élection présidentielle et aux législatives, aux élus et responsables mutualistes, aux partenaires sociaux, aux associations ou encore aux syndicats de médecins.
Renforcer le rôle du médecin traitant
Premier axe mis en avant : le renforcement du rôle du médecin traitant pour "lui donner les moyens d’assurer pleinement son rôle pivot" dans le parcours de soins, indique le plan d’action.
Le mouvement mutualiste revendique que les patients puissent bénéficier de "la dispense totale d’avance de frais pour les soins" chez le médecin traitant. Cette disposition concerne également les praticiens en exercice collectif. L’exonération des franchises médicales est également demandée dans le cadre du parcours de soins.
D’autres recommandations portent sur la mise en œuvre d’un "lien entre les soins de ville et les établissements", notamment en matière de transmission de l’information. La Mutualité préconise également d’organiser le développement de nouvelles pratiques de prises en charge des patients, telles que la chirurgie ambulatoire, de l’hospitalisation à domicile (HAD), ou la télémédecine, dès lors que leur pertinence médicale et économique est vérifiée.
L’accès à l’hôpital devra être limité par une "meilleure gestion des cas d’urgences". La régulation sera assurée par des "structures d’accueil" et une organisation privilégiant la permanence de soins.
Lutter contre les restes à charge des malades
Deuxième axe de propositions : pour lutter contre la hausse des restes à charge, première cause de renoncement aux soins, les mutualistes veulent "maîtriser les dépassements d'honoraires des médecins de secteur 2" en plafonnant les tarifs. En échange, les mutuelles amélioreraient leurs remboursements pour réduire les restes à charge des malades.
La Mutualité entend aussi œuvrer pour améliorer la prise en charge dans les domaines de l’optique, de l’audioprothèse et du dentaire. Elle réitère sa volonté d’obtenir un cadre juridique lui permettant de proposer aux adhérents des mutuelles des professionnels de santé conventionnés pour bénéficier de soins de qualité aux meilleurs tarifs.
Dans le même esprit, les mutuelles devraient pouvoir informer leurs adhérents des tarifs de ces professionnels de santé. Enfin, il faudrait fixer une nouvelle base de remboursement des soins dentaires favorisant la transparence des tarifs et leur meilleure prise en charge, dans un domaine où le renoncement aux soins est particulièrement important.
Une complémentaire santé tout au long de la vie
Troisième axe et non des moindres : la Mutualité Française veut "instaurer un droit réel à une complémentaire santé solidaire, de qualité et à un prix accessible pour tous". Ce droit permettra de garantir l’accès à une mutuelle "à tous les âges de la vie". Une telle disposition mettrait fin à des situations difficiles en cas de perte d’emploi, de séparation ou de départ en retraite.
Enfin, la Mutualité réclame que l’Etat participe de nouveau au financement du Fonds de financement de la couverture maladie universelle (CMU) afin que toutes les personnes ayant des ressources en dessous du seuil de pauvreté (954 euros pour une personne seule) puissent avoir accès à une aide pour l’acquisition de leur complémentaire santé.
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