Management des coopératives. Une différence créatrice de valeur(s)

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Sonia Capelli, Chloé Guillot-Soulez et William Sabadie (dir.), EMS Management et Société, 2020, 210 pages

Fruit de travaux menés par la chaire de recherche de l’université Lyon-3, cet ouvrage aborde un sujet trop peu traité dans les sciences de gestion : le management des coopératives. Coordonné par Sonia Capelli, Chloé Guillot-Soulez et William Sabadie, il s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux universitaires. En onze chapitres au format resserré, rédigés de façon claire, synthétique et pédagogique, il va à l’essentiel pour aborder les thèmes de l’identité, de la propriété, des valeurs et de l’engagement coopératifs. Il vulgarise de façon efficace les travaux de recherche pour traiter de questions liées au modèle coopératif.

D’un point de vue formel, chaque chapitre présente des points clés en première page, puis expose synthétiquement une question ou un problème en précisant la une méthodologie, avant d’aborder les résultats et une brève discussion ou des recommandations. Enfin après chaque chapitre proposant un regard en marketing, ressources humaines, management, etc, un praticien éclaire la problématique traitée.
D’un point de vue conceptuel, cet ouvrage associe les questions de gestion abordées à un principe coopératif. L’intérêt de cette approche est de permettre de traiter dans chaque chapitre d’un problème concret, comme la reconnaissance d’une marque coopérative par le consommateur, l’attractivité d’un label employeur ou d’une banque coopérative ou encore la co-innovation des membres pour une démocratie plus participative. Par exemple, l’explicitation, dans une coopérative d’habitation, de la distinction entre propriété psychologique individuelle et propriété psychologique collective, du point de vue des mécanismes d’appropriation des espaces d’habitation, invite à réfléchir sur cette notion toute particulière de propriété dans une coopérative. Parallèlement, l’effort de synthèse et de simplification repose sur un travail plus approfondi visant à alimenter la réflexion. En effet, ces questionnements ont été abordés au sein d’un dispositif de recherche (avec état de la littérature, hypothèse de recherche, dispositif d’étude, résultats) restitué sous forme didactique pour n’en mentionner que les points essentiels. Cet effort de vulgarisation permet de mettre à la portée du plus grand nombre des travaux pour discussion.
Alors, en quoi la coopérative serait-elle plus responsable par nature qu’une autre entreprise ? La gouvernance coopérative contribue-t-elle à améliorer la perception de la RSE par les clients ? Les coopératives doivent-elles éduquer les consommateurs au modèle coopératif ? Quelle perception le consommateur a-t-il d’un produit coopératif ? Autrement dit, la marque coopérative se différencie-t-elle suffisamment pour déclencher l’acte d’achat ou attirer des talents ? Est-il vraiment utile de mettre en avant le rattachement à une coopérative pour communiquer auprès des consommateurs, comme dans le cas des produits Jacquet ? Comment concilier l’intérêt des associés coopérateurs et celui des autres parties prenantes ? Comment la propriété collective s’exprime-t-elle dans les coopératives d’habitation ? Comme sont gérées les tensions entre propriétés individuelles et collectives ? Le travail dans une banque coopérative est-il différent de celui dans une banque classique ?
Si le parti pris de ce livre est d’offrir une synthèse de travaux de recherche en lien avec des questionnements de professionnels pour montrer les particularités de ces formes d’entreprise, il invite surtout à poursuivre la réflexion. Ainsi, les points de vue de Jean-Louis Bancel (Crédit coopératif) sur l’identité coopérative, de Pete Kirkham (Habicoop) sur la propriété individuelle de l’habitat, d’Adrien Couret (groupe Macif) sur une entreprise au service des communs, de Jean de Balathier et Pascal Goux (Coopération agricole Auvergne Rhône-Alpes) sur la perception sociale des coopératives agricoles ou encore de Caroline Naett (Coop Fr) sur le modèle démocratique, viennent enrichir les débats.
Quels que soient les secteurs d’activité – banque, habitat, consommation... –, les interrogations restent communes : le sens de l’engagement dans une coopérative, dans un acte d’achat ou de propriété, l’identité coopérative, les valeurs, l’équilibre entre individuel et collectif. Cet ouvrage contribue à faire mieux connaître et comprendre les processus parfois contradictoires à l’œuvre dans ces formes d’entreprise en collectif. L’exploration des fondements de la spécificité et de la création de valeur coopérative révèle tout l’intérêt de mobiliser chercheurs et praticiens pour explorer l’entreprendre en collectif, qui ne se décrète pas mais se construit.

Maryline Filippi