L’économie sociale et solidaire est-elle une alternative? Dossier des Idées en mouvement
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Pour représenter l’économie sociale et solidaire (ESS), on cite le plus souvent des chiffres : 10 % de l’emploi en France, 2,3 millions de personnes salariées, 215 000 établissements. Mais derrière ces éléments censés donner la mesure de cette « autre économie », des interrogations et des enjeux se dessinent : quel est le périmètre de l’ESS aujourd’hui ? Quel poids a-t-elle réellement dans le PIB ? Peut- on/doit-on l’évaluer à l’aune des critères établis par la finance ? Est-elle condamnée, au pire, à la marginalité, au mieux, à l’indifférenciation ? Un dossier de Ariane Ioannides et Richard Robert Des idées en mouvement, le mensuel de la Ligue de l'enseignement, centré sur la région Rhône-Alpes, avec ntoamment un texte de cadrage "ESS et crise" de Danièle Demoustier, membre du comité de rédaction de la Recma., un texte du RTES sur les politiques locales? de la CPCA sur les associations, un article sur Ardelaine et les Amap L’histoire des Amap, entre ESS et éducation populaire.
Une loi-cadre est actuellement en préparation pour tenter de mieux prendre en compte et développer l’ESS. Le sens même qu’on peut lui donner fait encore débat. Selon une optique plutôt caritative, il s’agirait seulement de prendre en charge les coûts sociaux de la crise, que la puissance publique et la famille ne pourraient plus assumer seules. Mais on peut y voir aussi un espace d’innovation sociale qui ferait émerger de nouvelles activités, vouées à rentrer tôt ou tard soit dans le domaine public, soit dans la sphère marchande (Danièle Demoustier page 10).
Les acteurs, eux, insistent davantage sur leur mode de gouvernance. Le statut juridique des coopératives, mutuelles, associations et fondations, qui partagent des valeurs telles la solidarité entre les membres et la non-lucrativité, suffirait, pour certains, à définir le secteur. Comment considérer alors l’activité de ces petites entreprises « sociales », type SAS (société par actions simplifiées), et de ces entrepreneurs qui relocalisent en sauvant des emplois et en limitant les bénéfices des actionnaires ? L’ESS doit-elle se cantonner à certaines niches comme les services à la personne ? L’intérêt général est-il suffisant pour définir les contours de l’ESS ? Cette notion, qui devrait en principe échapper à la loi de la rentabilité, ne saurait servir de caution morale à certains grands groupes, dont la véritable vocation reste capitaliste. La question est délicate, les enjeux, notamment l’accès à certains marchés publics, importants.
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