Le plan d'attaque de Groupama
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(Un article du JDD, 27 novembre 2011) Pour renforcer ses fonds propres, le numéro 2 français est prêt à tout. Les mutuelles Maaf, MMA et GMF seraient intéressées par une alliance globale. Il lui reste un mois. Avant la fin de l’année, l’assureur français Groupama doit renforcer ses fonds propres. Objectif : trouver plus de 2 milliards d’euros pour combler les pertes accumulées sur la dette grecque (800 millions d’euros) et ses prises de participation dans la Société générale (4,25%) et Veolia (5,7%), lourdement sanctionnées en Bourse. La situation inquiète ses tutelles, la Banque de France et Bercy. Avis de vigilance maximale sur le deuxième assureur français après Axa, avec 16 millions de clients. Des réunions hebdomadaires ont lieu entre le nouveau patron de Groupama, Thierry Martel, et le régulateur des assureurs, Jean-Philippe Thierry, ex-président d’AGF.
Offensive de lobbying
Son meilleur actif, Gan Assurances, fort de 1.000 agents généraux à travers la France, peine à se vendre dans le contexte actuel de crise. Axa, Allianz France (ex- AGF) et Maaf ont proposé des prix inférieurs d’au moins 700 millions d’euros à ses attentes. Du coup, l’assureur est prêt à céder son courtier, Eurocourtage, valorisé à environ 500 millions d’euros, ou ses filiales turques. Ces derniers jours, selon nos informations, il a également testé l’appétit des acheteurs pour sa part (44%) dans la foncière Silic (Roissy, Orly). Selon plusieurs spécialistes immobiliers, la Caisse des dépôts, au travers de ses filiales Icade et CNP Assurances, avait déjà étudié le dossier et pourrait le rouvrir. Silic vaut 1,1 milliard d’euros en Bourse.
S’il n’arrive pas à vendre ses bijoux de famille, Groupama a déployé une offensive de lobbying auprès des autorités. Selon plusieurs sources, le régulateur pourrait accepter d’assouplir l’application des règles de solvabilité pour lui laisser un peu de temps au-delà du 31 décembre. Surtout, au côté des autres assureurs mutualistes (Maaf, MMA, Macif, Maif…), le groupe demande au gouvernement de modifier la loi pour lever du capital auprès de ses clients, les particuliers, comme le font le Crédit agricole ou les Caisses d’épargne. «Nous serions favorables à une telle initiative pour avoir une égalité de traitement avec les banques », confirme-t-on chez Groupama.
Des contacts auraient aussi été pris avec le Crédit agricole mais n’auraient rien donné. Selon plusieurs sources enfin, Thierry Derez, le patron de Covea, qui fédère Maaf, MMA et GMF, souhaiterait une alliance globale avec Groupama. Malgré un trésor de guerre de 2 à 3 milliards d’euros il joue la montre, pour l’instant.
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