Pour sauver leur emploi, ils parient sur l’autogestion

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L’autogestion ouvrière est un rêve fou, dans le domaine de l’industrie, qu’on croirait pieds et poings liés avec le productivisme. À la faveur de la crise, la vieille idée délaissée par le mouvement ouvrier au XXe siècle refait pourtant surface. Un article de Erwan Manac’h pour Politis du 5/02/14. 

[...] En Italie, en Espagne ou en Grèce, là où le chômage plafonne, le modèle coopératif devient une alternative à la crise. En France, « nous avons constaté un tournant dans les luttes de travailleurs en 2010, avec le combat des employés de Sea France et de Fralib. Elles n’étaient plus seulement concentrées sur l’obtention d’indemnités de licenciement, elles visaient à maintenir l’emploi sous forme coopérative », observe Benoît Borrits, de l’« association autogestion », qui organisait le premier forum « l’Économie des travailleurs ».

Au commencement, il y a une lutte. Les salariés de Fralib ont arraché les locaux et les machines au géant Unilever, qui a fini par les céder pour 1 euro à la communauté urbaine de Marseille. Au forceps, ils doivent aujourd’hui recréer la filière que s’est arrogée Unilever en 1972 en rachetant l’entreprise centenaire.

[...] 

Et puis il y a un projet. Pour reprendre une activité industrielle avec un management horizontal et s’affranchir des réseaux de distribution et d’approvisionnement traditionnels, les usines autogérées sont forcées de s’inventer des nouveaux marchés. Circuits courts et développement durable deviennent autant que possible leur leitmotiv. 

« Cela oblige à inventer chaque jour le changement », vibre Lucas Federici, qui participe au projet « Rimaflow », installé dans les 30 000 m2 d’une ancienne usine de pièces automobiles, occupée depuis février 2013, à Milan.

[...]

Pour réussir, la plupart des coopératives ont deux défis majeurs à relever. L’exemple italien de l’Officine Zéro, née sur les cendres de la Compagnie des wagons-lits, à Rome, montre l’importance des réseaux de solidarité pour recréer les marchés perdus avec l’arrêt de l’activité. La coopérative s’est fortement appuyée sur le réseau social du quartier pour monter un espace de « coworking », avec une cantine et un guichet d’assistance juridique… Sans aide des élus locaux. 

« Dans un système capitaliste, les coopératives ne peuvent fonctionner qu’avec une prise de conscience des consommateurs-citoyens », estime aussi Rachid Ait-Ouakli, ouvrier de l’ex-usine de glaces Pilpa, à Carcassonne.

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Plusieurs pays d’Amérique latine ont montré l’exemple, comme le Venezuela : des lois y permettent l’expropriation des outils de production sous-utilisés et les capitaux publics sont mobilisés pour lancer ou relancer des activités en coopérative. Le nombre de coopératives est passé de 800 au début des années 2000 à quelque 70 000 aujourd’hui. 

« Au Brésil et en Amérique latine, le mouvement coopératif prend de l’ampleur, y compris dans le milieu ouvrier, car il est un moyen de survie pour les gens qui sont exclus de l’économie de marché », ajoute Carlos Schmidt, chercheur à l’université de Rio Grande do Sul, dans le sud du Brésil.

En Europe, les militants du « contrôle ouvrier » veulent croire eux aussi à un vent nouveau. « Les initiatives fleurissent, portées par des mouvements politiques très différents et malgré le désintérêt des partis et des syndicats pour la question de l’autonomie ouvrière », assure le responsable du site d’information dédié à l’autogestion, workerscontrol.net, à la tribune du forum « l’Économie des travailleurs ». [...] 

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