Menaces sur les centres de santé. Sursis jusqu'au 9 mai pour les 11 centres des Bouches-du-Rhône

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(Un article de la FNMF du 3 avril.) Les difficultés rencontrées par les onze centres de santé de la Mu­tualité des Bouches-du-Rhône illustrent la peine de la plupart des centres de santé à équilibrer leurs comptes, souligne Le Monde (page 12). C'est aujourd'hui, rappelle le quotidien, que le tribunal de grande d'instance de Marseille doit décider du sort de ces centres, après six mois de redressement judiciaire. Les mutuelles qui les financent ne pouvaient plus supporter les 4 millions d'euros de déficit par an, sur 80 millions de chiffre d'affaires. Où vont aller se soigner les 200.000 patients (10% de la population des Bouches-du-Rhône) qui les fréquentent chaque année, s'inquiète Le Monde. 

"Un centre de santé a des coûts environ 20% supérieurs à ceux d'un cabinet médical libéral", explique Eric May, président de l'association des médecins de centres de santé. Selon d'autres sources, le surcoût est évalué entre 5 et 15% par rapport à la médecine de ville. "Il ne faut pas oublier toutes les missions de prévention qu'exercent les médecins des centres de santé", souligne Eric May dans Le Monde. 

Ces structures permettent également de pallier les déserts médicaux, notamment en Seine-Saint-Denis, un territoire qui manque cruellement de médecins. "Non seulement il y a moins de cabinets libéraux, mais beaucoup de spécialistes installés dans notre département refusent de soigner les étrangers qui bénéficient de l'aide médicale d'Etat, dé­plore Jacques Murcia, masseur-ki­nésithérapeute au centre de santé de La Courneuve. […] Ils sont à peine plus nombreux à accepter les personnes bénéficiant de la CMU, à laquelle ont droit un tiers des Courneuviens." Dans cet établissement, on trouve aussi bien des étudiants que des retraités touchant de petites pensions, des allocataires du RSA ou des étrangers sans papiers. 

La plupart des 1.700 centres de santé existant en France dépendent des subventions publiques ou des mutuelles pour fonctionner. La baisse des budgets sociaux des collectivités locales fragilise leur financement. "Les centres de santé ont des subventions qui vont de 0 à 50% de leurs recettes, estime Yann Bourgueil, chercheur à l'Irdes. Par ailleurs, ils ac­cueillent des populations souvent plus précaires que la moyenne", qui génèrent des soins et une attention accrus. 

Quelques rares centres de santé arrivent à fonctionner sans subvention. C'est le cas de ceux de l'association ADMS, dans la banlieue nord de Paris, dont la directrice, Mireille Benoit, mène "une bataille quotidienne" pour équilibrer les comptes. "Je m'occupe moi-même de faire l'accueil quand il n'y a personne et, surtout je paye les médecins en fonction du nombre de consultations qu'ils font", confie-t-elle. Un sujet encore tabou dans un milieu historiquement très attaché au salariat, souligne Le Monde.

Depuis 2008, de nouveaux modes de rémunération sont expérimentés par la Cnam avec certains centres de santé. Ils visent à sortir de la seule rémunération à l'acte, mais aussi à financer la coordination des soins ou la prévention. Un bilan de cette expérimentation doit être réalisé d'ici à la fin de l'année.


Le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille, qui devait se prononcer le 10 avril sur la prolongation de la période d'observation du Grand conseil de la Mutualité (GCM) et le sort de onze centres de santé et une clinique des Bouches-du-Rhône, rendra finalement sa décision le 9 mai.