L’association Coop des Communs passe ses projets en revue

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Créée en 2016, La Coop des Communs est une association loi 1901 née de l’intuition que les communs constituent des piliers de transition numérique, écologique, sociale, économique. Les communs recouvrent en effet un ensemble de pratiques sociales anciennes, renouvelées par la prise de conscience de la limitation des ressources naturelles et l’explosion des réseaux numériques qui décuplent les capacités de partage, mais aussi les situations de captation des données (nouvelles enclosures). Mobilisée par un courant de recherche très actif depuis le prix Nobel décerné à Elinor Ostrom en 2009, la notion de commun constitue aussi une très intéressante grille d’analyse de l’action collective faisant référence à une ressource partagée, une communauté d’usagers et un système de gouvernance.
Ceci expliquant la volonté pour La Coop des Communs de favoriser l’éclosion de communs co-construits avec l’ESS et les pouvoirs publics intéressés. Pour ce faire, l’association réunit des personnes physiques qui se cooptent et fonctionne elle-même comme une figure du commun. Chaque membre de l’association doit contribuer au travail collectif et chaque contributeur a vocation à devenir membre de l’association. Les groupes de travail ­fonctionnent sur le mode de l’auto-organisation. Enfin, l’assemblée générale des membres, lieu d’échanges intergroupes et des discussions sur le fond, se réunit trois fois par an. Celle qui s’est tenue à Paris le 27 juin dernier, la troisième de la jeune association, a été l’occasion de présenter, de critiquer et de mettre en perspective les travaux des groupes qui associent toujours chercheurs  et acteurs.
Un grand nombre de membres avaient répondu présent : l’association compte désormais une soixantaine de membres – activistes, militants, chercheurs et entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) et du monde des communs ainsi que des acteurs publics.

Des groupes de travail associant chercheurs et praticiens
Ainsi, le groupe de recherche collaborative « Protection sociale, ESS et communs » réunit mensuellement des praticiens de l’ESS et des communs, des universitaires spécialistes du travail et de la protection sociale, des sociologues, des économistes, des syndicalistes, des travailleurs du secteur culturel, des coopérateurs et des mutualistes. Il a pu livrer un premier socle dans l’analyse « La protection sociale française, diagnostic et lignes directrices d’une réforme nécessaire », dite note mère. Celle-ci annonce plusieurs autres notes complémentaires dont « Marchés du travail et prospective de l’emploi », ou encore des notes sur le projet politique des communs, le revenu universel, ainsi que sur les mutuelles et les communs.
Par ailleurs, La Coop des Communs avait lancé en 2016 un processus européen de meilleure compréhension réciproque entre acteurs coopératifs, acteurs des communs, des villes et des syndicats sur les enjeux des plateformes numériques pour les coopératives et l’ESS. Ces combats collectifs, rangés sous diverses bannières, « Platform cooperativism », « Open cooperativism », restaient parfois obscurs pour des acteurs de terrain et hors du champ de mire des instances européennes. L’assemblée générale a été l’occasion de souligner que la conférence préparée avec Smart et la P2P Foundation, le 5 décembre 2016 au CESE de Bruxelles, avait permis aux représentants des communs, des coopératives (Cecop et Coopératives Europe), de Reves (Réseau européen des villes et régions de l’Economie sociale), d’une équipe de recherche de la ville de Barcelone, de syndicats (Etuc) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) de commencer à comprendre qu’ils avaient du chemin à faire ensemble. Ils ont décidé de s’associer dans un groupe de travail qui se réunit régulièrement depuis. Un séminaire, qui a eu lieu en juillet, a pu nourrir les futures présentations lors de conférences internationales. Sur le même registre, un groupe projet s’est constitué en France pour faire émerger des plateformes numériques ouvertes sur les pratiques coopératives et les communs. L’idée est d’associer des acteurs au sein d’une communauté ouverte qui construise une boîte à outils mutualisée permettant l’appropriation des nouvelles possibilités de pair à pair offertes par le numérique.
Le groupe « Gouvernance et démocratie », quant à lui, s’intéresse au renouveau et au renforcement de la démocratie que favorisent les initiatives se revendiquant des communs (notamment celles en lien avec l’ESS). Il s’apprête à analyser des cas concrets, autour de trois questions de recherche : liens entre communs et puissance publique ; la place des personnes éloignées de l’action publique ; le statut juridique des pratiques et des outils. Autre programme ayant fait l’objet d’une présentation lors de cette assemblée générale : le « Tour de France apprenant » des porteurs de projets innovants au carrefour de l’ESS et des communs. Ce programme, qui associe quatre partenaires – le CEPN (université Paris 13), le Ceprisca (université de Picardie), l’IRJS (université Paris 1) et le Credeg (université de Nice) – porte centralement sur l’étude des formes et des contenus du nouvel entreprenariat associable aux communs et de leurs liens avec l’ESS et  l’économie collaborative.

Un ouvrage en préparation
Les questions à traiter ne manquent pas, comme l’a constaté le groupe « Briques et modèles de l’économie des communs ». Basé à Lille principalement, celui-ci travaille dans la perspective de « Chambre des communs » pour ­documenter les structures existantes qui participent à une économie des communs (les briques) et en théoriser le fonctionnement pour qu’il soit applicable (les modèles). Enfin, un groupe « La banque en communs ? » s’était créé au printemps, toujours selon la méthode participative associant chercheurs-acteurs, regroupant quelques spécialistes de la banque et de la finance, des mutualistes, des coopérateurs et l’Agence française du développement. Il vise à une compréhension commune des besoins et des transitions à financer, des évolutions des métiers de la banque et des institutions bancaires non financières, afin, peut-être, de retrouver le sens de « la banque en communs ». Au final, l’assemblée générale de juin a permis aux membres de La Coop des Communs de dévoiler, de critiquer et de nourrir les projets, et ceci selon plusieurs angles puisqu’ils sont souvent des « agents doubles » ou triples, à la fois acteurs, chercheurs et familiers de l’ESS et des communs, un atout pour l’identification des questions à creuser. Deux supports de communication devraient permettre d’avancer sur le chemin du partage avec « l’extérieur » : un ouvrage qui rendra compte du premier colloque de Cerisy « Vers une république des communs ? », et un site (Site de l’association : Coopdescommuns.org) d’information très documenté sur les travaux ainsi que l’actualité.

Nicole Alix