Dissonance des propositions coopératives au chevet de Presstalis

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L’absence de certains quotidiens dans les kiosques pendant la seconde partie du confinement n’a guère été commentée dans les informations radiotélévisées, consacrées presque exclusivement à l’actualité de la pandémie. La distribution de la presse a pourtant été perturbée jusqu’à la mi-juin à Lyon, à Marseille et à Toulon.
Rappelons tout d’abord que Presstalis, qui est le principal distributeur de presse en France (75 %), est née en 2009 de la réorganisation des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP). Elle est devenue en 2011 une société par actions simplifiée (SAS), dont le capital est réparti entre une coopérative des magazines (75 %) et une coopérative des quotidiens (25 %).
Or Presstalis est confrontée depuis sa création à une longue série de difficultés financières qui ont nécessité des soutiens répétés de l’État. À la mi-mai,  celui-ci a accordé un prêt de 35 millions d’euros à la société, déjà très endettée, ce qui lui a donné un sursis. Il n’en est pas de même de ses deux filiales régionales, la SAD et la Soprocom, dont la liquidation sans poursuite d’activité a été prononcée le 15 mai par le tribunal de commerce de Paris, occasionnant un blocage de la distribution des journaux par les salariés. Selon Le Monde du 13 juin 2020 : « Pour mettre fin au conflit, les Messageries lyonnaises de presse (MLP) et les quotidiens nationaux, qui s’apprêtent à restructurer la messagerie parisienne, ont accepté la proposition de la CGT, qui a demandé à se voir confier la distribution des journaux. » Cette solution permettrait de sauver des emplois à travers la création de sociétés coopératives.
Toutefois, la profession des kiosquiers, très éprouvée par la crise, estime que ce plan ne présente pas une garantie sur la distribution de la presse à court terme. De son côté, la Coopérative des quotidiens a déposé une offre de reprise afin d’éviter que l’ensemble du groupe ne soit liquidé. Cette proposition, soutenue par la direction de Presstalis, ne convient pas à la Coopérative des magazines, qui préférerait se rapprocher des MLP, concurrent unique de Presstalis.
Parallèlement, une nouvelle initiative coopérative a été lancée par sept éditeurs indépendants de magazines : SoPress (SoFoot, Society), Unique Heritage Media (Le Journal de Mickey, Picsou magazine), Point de vue, Hildegarde (Première), Les Cahiers du cinéma, Panini France et Jibena (magazines de jeux).
Estimant n’avoir pas été entendus au cours des négociations qui se sont déroulées entre l’État, la direction de Presstalis et les grands groupes de presse, ceux-ci souhaitent quitter Presstalis et ont fondé une coopérative de distribution : la Coopérative des éditeurs libres et indépendants (Celin).
Dans un communiqué de presse du 29 avril 2020, les nouveaux coopérateurs ont précisé leurs objectifs :

  • permettre aux éditeurs coopérateurs de recouvrer leur liberté de diffusion au plus vite, leur garantir une pleine autonomie de choix dans leur système de  distribution, afin de préserver leur avenir immédiatement menacé ;
  • obtenir pour le compte de leurs adhérents, éditeurs indépendants et force créative d’une presse libre et indépendante, une juste compensation et  contribution au regard des pertes passées, de la disparition annoncée des revenus issus du chiffre d’affaires réalisé par les titres et les exemplaires confiés à Presstalis, pourtant garant « ducroire » de leur paiement ;
  • assurer sur le long terme un coût de distribution adapté à leurs formes et fréquences de publication, au plus juste et compétitif ;
  • et continuer plus que jamais à alimenter le réseau des diffuseurs, vital pour la presse hexagonale, des titres et créations de titres à venir.

En résumé, le modèle coopératif apparaît aux uns comme la voie vers l’indépendance et aux autres comme un moyen de sauvegarder leur emploi.