2e Congrès du CNCress : "ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain"

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Le 2e Congrès du Conseil national des Chambres régionales d'économie sociale (et solidaire), initialement prévu le 21 octobre à Nantes, s'est finalement tenu le 19 janvier 2011 pour cause de mobilisation sociale contre la réforme des retraites (donc après la 3e édition du mois de l'ESS qu'il devait en quelque sorte ouvrir). Cinq objectifs étaient annoncés, que le discours d'ouverture du Président J.-L. Cabrespines a remarquablement replacés dans les débats actuels qui agitent le(s) monde(s) de l'ESS et de l'entrepreneuriat social et leurs résonnances dans les prises de positions politiques.

L'intégralité de son intervention est en ligne sur le site de Rencontres sociales, nous en reproduisons quelques larges extraits :

Quand je lis que l’ESS souffrirait (je cite) du syndrome « Pour vivre heureux, vivons cachés », et que « Ce secteur n’a pas assez confiance en lui-même. Il a besoin d’un électrochoc, qui ne peut venir que des jeunes. L’enjeu n’est pas seulement de passer de 10 % à 15 % des emplois en restant un îlot de vertu.  C’est aussi d’irriguer le reste de l’économie. », je me dis qu’il y a ignorance de celui qui dit ça, mais qu’il y a aussi, de notre part, à communiquer plus pour dire ce qu’on fait dans les territoires.

De même, quand certains remettent en cause les statuts constitutifs de l’ESS et proposent d’y substituer le langage de la preuve pour (je cite) « mieux rendre compte de l’utilité de l’ESS », je me dis que nous avons encore à convaincre pour montrer que notre forme d’économie ne peut pas reposer sur les seules intentions manifestées de (je cite encore) « mettre l’accent sur les pratiques réelles et leur évaluation ».

Cela voudrait dire que nos pratiques ne seraient pas de réelles pratiques de l’ESS et que nous ne mènerions pas d’évaluation !

[...]

A la lecture de plusieurs communications ou lors de ma participation au dernier comité de pilotage de l’organisation des « Etats généraux », je constate que l’on « jette le bébé avec l’eau du bain ». Nous devons continuer à nous y investir en affirmant notre place et la qualité de nos entreprises pour que ce que nous défendons puisse continuer à être valorisé. Le travail accompli par l’équipe du CNCRES et par chacune de nos CRESS dans les régions montre à l’évidence que nous y sommes des acteurs importants et vigilants.

On ne parle plus d’entreprise sociale, on parle d’entrepreneurs sociaux. Le collectif est sacrifié pour valoriser l’individu. Pour moi, ce n’est plus le même projet de société et la dérive peut être grande pour l’ESS si elle s’engage dans cette seule voie sans qu’il y ait les moyens de s’inscrire dans un ensemble de cadres respectés par tous. C’est le sens du travail engagé au sein du CEGES et des indicateurs de plus value de l’économie sociale et solidaire qu’il propose. Nous avons aussi à poursuivre des partenariats solides qui nous rendent incontournables. Ainsi, à titre d’exemple, la lecture du « guide de l’ESS : L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE - Panorama général et interventions régionales » qui souligne que « Peu et mal connue, l’économie sociale et solidaire est redevenue une économie d’actualité : face aux impasses du modèle économique, elle représente aujourd’hui diverses formes de réponses alternatives crédibles. ».

Si cette affirmation est vraie, on peut s’étonner que les exemples cités dans cet ouvrage ne permettent pas d’y repérer les CRESS comme acteurs et partenaires. Cela nous montre à quel point nous avons encore à faire comprendre et à mieux communiquer avec des partenaires tels que l’AVISE ou les conseils régionaux. Redisons le, nous avons à cœur de travailler ensemble pour développer cette économie « peu et mal connue redevenue d’actualité », dans un respect mutuel.

Mais, si sur l’aspect de la médiatisation de notre action, nous ne sommes pas suffisamment développés, nous constatons combien l’ESS a « le vent en poupe » actuellement, ce qui est un peu paradoxal, mais pas tant que ça car ce qui est connu est parcellaire et souvent partisan. Ainsi, cette reconnaissance est soulignée dans plusieurs déclarations d’hommes, de femmes ou de partis politiques (par ordre alphabétique) :

Le MODEM qui rédige des propositions concrètes : « Nous refusons que l’on tente de cantonner l’économie sociale et solidaire à des activités sociales ou caritatives. C’est pour nous une forme alternative d’organisation de la production qui doit être pleinement reconnue et qui peut s’appliquer dans presque tous les secteurs. »,

Arnaud MONTEBOURG qui milite pour un capitalisme coopératif, reprenant un certain nombre des analyses et valeurs développées dans le monde coopératif,

Le PARTI COMMUNISTE qui estime que : « L’économie sociale et solidaire est partie intégrante des voies alternatives porteuses de transformation sociale. Elle concerne l’ensemble des activités économiques et sociales. »,

Le PARTI SOCIALISTE qui indique qu’ : « Il est crucial d’encourager l’essor de modèles économiques efficaces et innovants, d’autant plus en période de crise. Une attention toute particulière devrait donc être portée à l’ESS pour favoriser la démocratisation de l’entrepreneuriat, la participation des salariés et usagers et la prise de décision de manière collective et responsable. »,

Jean SARKOZY qui montre son intérêt pour l’économie sociale et solidaire et qui, en tant que président du groupe majoritaire du Conseil Général dans lequel il siège, en présentant, le 17 décembre dernier, une délibération sur l’économie sociale et solidaire, indiquant qu’il débloquerait 6.000.000 d’euros pour le développement de cette forme d’économie,

Dominique de VILLEPIN qui déclare qu’« il faut assurer un soutien massif à l’économie sociale et solidaire, au mouvement coopératif qui est gage d’indépendance pour tant d’agriculteurs ou de salariés de l’industrie. Soutenons l’innovation sociale en créant des pôles de solidarité à l’image des pôles de compétitivité, en ouvrant le crédit impôt-recherche à l’innovation sociale ».

Le MOIS de l’ESS en est un bel exemple et, grâce à votre mobilisation, ce sont plus de 1.500 manifestations qui ont pu faire connaître l’ESS. La couverture médiatique a été importante (même si Alternatives Economiques choisit d’interroger plutôt le MOUVES que le CNCRES, créateur du MOIS au plan national, pour en faire le bilan ! Certains d’entre vous ont, à la lecture de l’article que je vous ai envoyé ce week-end, considéré que « Cela ressemble fort à la vie et aux comportements du coucou... avec en plus une volonté affirmée de prise de pouvoir. » [...]